Michel Warlop - The Quintessence
Paris - 1933-1943
Frémeaux & Associés FA256 (2 CDs)
1   1 Fantaisie grégorienne Michel Warlop, Grégor Et Ses Grégoriens   3:14 1933
1   2 My gal sal Michel Warlop, Orchestre Chicago Syncopators   2:42 1933
1   3 Harlem hurricane Michel Warlop, Orchestre Chicago Syncopators   2:26 1933
1   4 All for the swing Michel Warlop Et Son Orchestre   2:32 1934
1   5 Crazy fiddle Michel Warlop Et Son Orchestre   3:00 1934
1   6 Knick knack blues Michel Warlop, Léon Kartun Et Son Orchestre   2:51 1934
1   7 Dr swing Michel Warlop Et Orchestre Anonyme   3:01 1934
1   8 Miss otis regrette Michel Warlop Et Son Orchestre Louis Hennevé 3:00 1935
1   9 Strange harmony Michel Warlop Et Son Orchestre   2:34 1935
1 10 Serenade Michel Warlop Et Son Orchestre   2:48 1935
1 11 Ca me tracasse Michel Warlop Et Son Orchestre R. Raingé 2:31 1935
1 12 Little girl blue Michel Warlop Et Son Orchestre   3:00 1936
1 13 Rhythm step Michel Warlop Et Son Orchestre   2:38 1936
1 14 Désespérance Michel Warlop Et Son Orchestre Pierre Zeppelli 3:00 1937
1 15 Doux souvenir Michel Warlop Et Son Orchestre Pierre Zeppelli 3:02 1937
1 16 Taj mahal Michel Warlop Et Son Orchestre, Django Reinhardt   3:20 1937
1 17 Sweet sue Michel Warlop, Django Reinhardt, Stéphane Grappelli, L. Vola W. Harris 2:31 1937
1 18 Je veux ce soir Michel Warlop Et Son Orchestre, André Claveau Granier 3:11 1937
1 19 Mais j'attends Michel Warlop Et Son Orchestre, Jean Tranchant Granier 2:51 1938
1 20 Retour Michel Warlop Et Son Orchestre   2:35 1941
1 21 Nandette Michel Warlop Et Son Orchestre   2:54 1941
1 22 Kermesse Michel Warlop Et Son Septuor à Cordes   2:35 1941
1 23 Aisément Michel Warlop Et Son Septuor à Cordes   2:56 1941
             
2   1 Tempête sur les cordes Michel Warlop Et Son Septuor à Cordes   2:32 1941
2   2 Harmoniques Michel Warlop Et Son Septuor à Cordes   3:02 1941
2   3 Strictement pour les persans Michel Warlop, Le Jazz Dixit, Raymond Legrand   2:40 1941
2   4 Saut d'une heure Michel Warlop, Le Jazz Dixit, Raymond Legrand   3:23 1941
2   5 Fumées Michel Warlop, Guy Paquinet Et Son Orchestre   2:44 1941
2   6 Ida Michel Warlop, Guy Paquinet Et Son Orchestre   2:56 1941
2   7 Swing concerto I et II Michel Warlop Et L'orchestre Symphonique Jazz De Paris, R. Bergmann   7:39 1942
2   8 Nite Michel Warlop Et Son Septuor à Cordes   2:41 1942
2   9 Sur quatre cordes Michel Warlop Et Son Septuor à Cordes   2:23 1942
2 10 Poker Michel Warlop Et Son Septuor à Cordes   2:41 1942
2 11 Mi la re sol Michel Warlop Et Son Septuor à Cordes   2:38 1942
2 12 Kiboula Michel Warlop Et Ses 15 Solistes De Jazz   2:52 1942
2 13 Modernistic Michel Warlop Et Ses 15 Solistes De Jazz   3:14 1942
2 14 C'est du rythme Michel Warlop Et Son Orchestre, Les Chanterelles M. Erlange 2:25 1942
2 15 Si tu me dis oui Michel Warlop Et Son Orchestre, Pierre Mingand L. Gasté 3:00 1943
2 16 Oui Michel Warlop Et Son Septuor à Cordes L. Gasté 2:47 1943
2 17 Christiana Michel Warlop Et Son Septuor à Cordes   2:45 1943
2 18 Chromatiques Michel Warlop Et Son Septuor à Cordes   2:29 1943
2 19 Mickey Michel Warlop Et Son Septuor à Cordes   2:58 1943
2 20 Michou Michel Warlop Et Son Ensemble   2:55 1943
2 21 Loubi Michel Warlop Et Son Ensemble   3:21 1943
2 22 Prise de courant Michel Warlop Et Son Ensemble   2:20 1943
2 23 Elyane Michel Warlop Et Son Ensemble   3:02 1943

 

« Il y avait un étrange personnage, pâle, aux yeux délavés, qui jouait du violon. (…) Cet être diaphane qui semblait venu d’un autre monde et prêt à y retourner était Michel Warlop (…). Quand il a joué, je n’ai pas compris grand’ chose mais j’ai senti une certaine grandeur dans sa musique, quelque chose, qui me dépassait. »
Guy LAFITTE, saxophoniste

“Joe Venuti and Eddie South, Stuff Smith and Stéphane Grappelli, even Sven Asmussen: all of them long gone, but not forgotten. All are deservedly remembered as the greatest violinists to play so-called “classic” jazz, and so the most famous. Hardly anyone remembers Michel Warlop, and that's most unfair.”
Daniel NEVERS

 

- « Indispensable » par Djangostation
« Bonne idée que ce coffret consacré à Michel Warlop dans la collection Quintessence dirigée par Alain Gerber, d’une part parce que ce violoniste dont on ne parle pas assez, y a assurément sa place aux côtés des grands du jazz, d’autre part parce que les deux CDs sortis il y a quelques années (Emi jazz archives et Emi jazz time, que ce coffret reprend très largement), n’étaient plus disponibles depuis pas mal de temps. Et puis il y a le copieux livret, précis et érudit de Daniel Nevers, avec dates d’enregistrement, personnel, N° de matrice, mais sans aucune photo, hélas…du travail sérieux, quoi ! Tourmenté, insatisfait et fragile, Michel Warlop (né en 1911 à Douai), a traversé la musique comme un météore, nous quittant prématurément en 1947 (1). Promu à une brillante carrière de concertiste après avoir fréquenté les conservatoires et accumulé toutes les distinctions, le jeune Warlop découvre le jazz et franchit le pas au début des années 30 ; cette musique ne nourrissant pas son homme, il fait bouillir la marmite en accompagnant chanteurs et chanteuses (cf ici les plages quelque peu anecdotiques avec J Tranchant, Pierre Mangand, Les Chanterelles ou A.Claveau) ; c’est au cours de ces séances qu’il croise la route de Django Reinhardt ; ces deux musiciens exceptionnels se retrouveront sur le terrain du jazz, mais pas très souvent, la place étant déjà prise par un certain Stéphane Grappelli ! D.Nevers voulant présenter un panorama de la carrière d’un Warlop (2) qui n’est pas seulement un violoniste exceptionnel mais un chef d’orchestre, un arrangeur et un compositeur, on ne les entend ici que sur 4 titres ; c’est dommage car c’est bien aux côtés de Django que le violoniste s’autorise les plus folles improvisations (cf Taj Mahal, « preuve absolue de la parenté souterraine, invincible, totale, liant à jamais les deux musiciens »). A l’opposé du phrasé tout en sinuosités de Grappelli, celui de Warlop manifeste un lyrisme exacerbé et une tension exaltée qui exprime un spleen poignant (cf le sombre Désespérance, teinté de tsiganisme, qui porte bien son nom, et Doux souvenir avec un Django impérial) ; dans un article paru il y a quelques années dans la revue allemande Hot Club News(3) le regretté Jacques Bourgeois décrivait très justement son style comme » virtuose autant que funambule, toujours en quête d’insolite ». Si Warlop rêve de grand orchestre (cf son swing concerto enregistré en 42 avec un ensemble de 60 musiciens, mais qui ne sera diffusé qu’en 89 !), il est tout aussi à l’aise en petit comité, où ses impros audacieuses font merveille. Sa grande affaire sera son septuor à cordes qu’il crée en 1941, un orchestre d’une totale originalité, différent de ce qu’a apporté le quintet à cordes de Django et Grappelli, car comprenant 4 violons, 2 guitares, une basse (et la harpe de Pierre Spiers à partir de 42), une formation qui va lui permettre de mêler les genres (le savant et le populaire) et d’exercer ses talents de compositeur (cf le swingant Christiana ou Prise de courant qui a des petits airs de Minor Swing) d’orchestrateur, passant « des dissonances de la virtuosité swing aux harmoniques les plus subtiles »(cf l’étourdissant Kermesse) et de soliste (chorus fougueux conjuguant lyrisme et musicalité). Indispensable, of course ! »
Francis COUVREUX - DJANGOSTATION

 

- « Entre musique savante européenne et swing américain » par Jazz News
Aux yeux de l’Histoire, Michel Warlop incarne au mieux la doublure lumière de Grappelli, au pire un musicien collaborateur, emporté par une tuberculose à l’âge de 36 an. Pourtant, celui qui grava quelques faces d’une sombre beauté en compagnie de Django Reinhardt vaut mieux que le costume que lui coupe la postérité. Par le goût très sûr qu’il mit à choisir ces comparses. Puis parce que le violoniste tenta de jeter un pont entre l’héritage de la musique savante européenne et la fièvre du swing américain. Ce double album de 40 plages rappelle qu’il parvint à la gageure, plus souvent qu’à son tour, même si Guy Lafitte évaluait que si « Grappelli était fait pour jouer avec Django …Warlop était fait pour souffrir seul ».
Christian LARREDE – JAZZ NEWS

 

- « L’essentiel de sa carrière est enfin disponible » par Classica
Un grand ancien tout d’abord : Michel Warlop, émouvant violoniste mort d’épuisement à 36 ans en 1947. En deux CD soigneusement sélectionnés par Daniel Nevers, l’essentiel de sa carrière est enfin disponible, des faces avec les Grégoriens de 1933 à la dernière séance sous son nom en novembre 1945. Ses compositions pour son septuor à cordes ou Modernistic font amèrement regretter sa précoce disparition : son engagement constant, y compris dans des contextes contraints (il s’est entre autres produit avec Line Renaud et Charles Trenet), le lyrisme lunaire de ses phrasés, la relative douceur de ses attaques n’ont pas vraiment d’équivalent dans le jazz : il faudrait évoquer Johanna Martzy. C’est Guy Lafitte, autre grand du jazz en France, qui a dit ce qu’il convient : « Grappelli était fait pour jouer avec Django, Warlop était fait pour souffrir seul ». Jean-Pierre JACKSON - CLASSICA