(26 mars 1907, Charlottenburg, Berlin - 1er mars 1991, Paris) |
Il débuta ses études musicales avec plusieurs élèves de Busoni, dont Tagliapietra, puis travailla avec W. Bülau, W. Klatte,
professeur au Conservatoire Stern de Berlin, Louis Aubert, Arthur Honegger et Darius Milhaud.
En 1932, il suit les cours de Hindemith à la Hochschule de Berlin et, à l'Université, les cours de musicologie de Kurt Sachs.
En 1929 il devient assistant de Hanns Eisler à l'Université Ouvrière et à la Chorale Populaire de Berlin.
Chef de chant et assistant de mise en scène à l'Opéra d'Etat de Berlin, il fut Chef d'orchestre du Théâtre
Piscator, collaborant dans le même temps avec des musiciens comme Meisel pour la musique du film “Dix jours qui ébranlèrent
le monde” de Eisenstein ou Hanns Eisler, dont il devint l'assistant à l'Université Ouvrière, pour “Kühle
Wampe”. Beaucoup plus tard, il signera la musique du film d'Eric Rohmer “Le signe du lion”. Il se fixe définitivement à
Paris en 1933 et est naturalisé français en 1947. |
Louis Saguer aurait eu cent ans cette année. L’oeuvre de ce créateur d’exception n’est pas encore sortie du Purgatoire. L’extrême exigence du compositeur envers son oeuvre n’est pas étrangère à cette situation. Esquisse de biographie. Wolfgang Simoni naît le 26 mars 1907 dans le quartier de Charlottenburg, à Berlin. Neveu de
Renato Simoni, co-auteur du livret du Turandot de Puccini, c’est sous le nom de Louis Saguer, identité
choisie par lui en 1947 lors de sa naturalisation française, qu’il passera à la postérité. Dans sa ville
natale, il étudie le piano avec Gino Tagliapietra, la composition avec Wolfgang Bülau et Wilhelm Klatte, et
s’initie à la direction d’orchestre au Conservatoire Stern. Il travaille avec le compositeur Edmund Meisel
sur les musiques des grands classiques d’Eisenstein, Le Cuirassé Potemkine et Dix Jours qui ébranlèrent le
Monde, ainsi qu’avec Hanns Eisler (Kuhle Wampe) et Luis Trenker (Les Merveilles du Ski). Le compositeur et ses oeuvres Louis Saguer a bien souvent enseigné l’interprétation et l’analyse, pour laquelle il avait un
rare talent. Mais sa volonté de laisser ses oeuvres s’imposer d’elles mêmes et le refus d’en démonter
publiquement les rouages font qu’il n’en a quasiment jamais rien dit. On peut le déplorer, car si certaines
d’entre-elles, libres et spontanées, peuvent se passer de commentaires, il en est d’autres, très travaillées,
dont il est difficile de saisir la genèse. Louis Saguer commençait souvent une composition par l’exploration du
matériau sonore - gammes, rythmes, accords, etc. Puis il se fixait des règles afin de pouvoir structurer et
organiser son oeuvre. Au fur et à mesure qu’elle se développait, ces règles perdaient leur raison d’être. De
cette conception initiale, la création terminée ne conservait que quelques vestiges. Louis Saguer aujourd’hui
Sur la quarantaine d’opus qui constituent son catalogue
“officiel”, on perçoit deux fils rouges, en quelque
sorte, la voix et le piano. En 1997, pour le quatre-vingt dixième anniversaire de sa naissance, le comité d'honneur, constitué pour cette occasion, comprenait des noms aussi divers que ceux de Gilbert Amy, Nicolas Bacri, Alain Bancquart, Henry Barraud, Pierre Boulez, Henri Dutilleux, Serge Nigg, Amali Tlil, François Vercken, Jean-Jacques Werner ou Iannis Xenakis, pour ne citer qu'eux. Ne sont-ce pas là des témoignages d'estime venus d'horizons esthétiques les plus divers envers un nom qui rassemble, une œuvre qui interroge, un langage qui impose ? Une question, presque lancinante, se fait jour : pourquoi les œuvres de Louis Saguer sont-elles si peu connues malgré leur exceptionnelle qualité ? A cette interrogation qui le plongea maintes fois dans les profondeurs insondables du doute, il répondit : « Ma situation est seulement la conséquence de mon incapacité de me promouvoir avec succès et de mon caractère insolite ». Son « incapacité à se promouvoir » illustre sa volonté de « ne rien devoir à personne, de refuser toute publicité, toute démarche, toute combinaison » ; « comptant seulement sur la qualité de mon travail et espérant qu’il s’impose de lui-même. Le pire obstacle : les amis qui ne veulent pas accepter mon attitude », résuma-t-il en quelques phrases lapidaires. |
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Catalogue des uvres principales |
CHOEURS A CAPPELLA Quatre chants du temps de la contrainte (Pierre Emmanuel, Robert Desnos, Loÿs Masson- 1944-1945- Ed. Tonos)
Six chansons de Guillevic (1949) |
CANTATES Bau der Eisenbahn Turksib (J. R. Becher- 1931- 23'- Ed. Tonos)
Chasse et pêche - S. Moreux (1936) Quant'è bella Giovinezza -Lor de Medici (1972) |
CLAVIERS Trois Inventions en sonatine (1937) 7mn piano ou clavecin création : Monique Haas, 1964 Sirène Musicale/Eschig Schegge e Stralci (1985) 12mn piano création : Jean-Louis Haguenauer, Salle Gaveau, 1986 Amphion ...Sicut...Sapientes...Et... (1990) orgue création : Pierre Pincemaille, St Bertrand de Comminges, 1991 Chant du Monde |
MUSIQUE DE CHAMBRE Musique à trois (1943) 20mn violon, alto, violoncelle création : Eliane Béguin, Micheline Lemoine, Alice Metehen, Maison de la Radio, 1970 Chant du Monde Quadrilles (1964) 13mn flûte, violon, violoncelle, piano création : Quatuor Instrumental de Paris, 1965 Chant du Monde Musique pour Un (1959) 45mn violon seul Jobert Messages (1965) 13mn 1.0.1.1 / 0.1.0.0 / 2 perc-piano 1 vl., 1 va., 1 vlc., 1 cb. création : Orchestre de chambre de la RTF, Jean-Jacques Werner (dir.), 1965 Amphion Krembalon (1978) 12mn 4 percussions création : Quatuor de percussions de Paris, Maison de la Radio, 1979 Amphion 4 Essais pour clarinette (1973) 10mn création : Guy Dangain, 1974 Jobert 4 Essais pour alto (1979) 10mn création : Laurent Verney, 1989 Jobert 2 Essais pour violoncelle et piano (1985) 6mn création : Mark Varshavsky, Michaël Wladkowsky, 1989 Billaudot Brano - Altro Brano di un pezzo per quattro (1988) 9mn - 5mn deux mouvements pour quatuor à cordes création : 1er mouvement : Quatuor Manhattan, Maison de la Radio, 1990 2ème mouvement : Ensemble Consonances, Festival Présences 93, Maison de la Radio, 1993 Chant du Monde Quatuor 0 (1929) 15mn Chant du Monde Kaléidophonie (1986) 8mn flûte, clarinette, trompette, saxophone, alto, violon, violoncelle, piano, percussions création : ensemble instrumental, Louis Saguer (dir.), 1986 Chant du Monde |
CHANT ET PIANO Quatro Fados - L. Chaves (1930) (en portugais) Chant du Monde Drei Rilke Lieder (1937) ms (en allemand) Cuatro Canticas Sefardies (1936) (en espagnol) Sirène Musicale/Eschig 13 Comptines - F. Marc (1937) Chant du Monde Trois Poèmes de L. Parrot (1955) Jobert Ophelia's Mad Scene (1964) Jobert (en anglais) El Hadj - A. Gide (1966) ms Daybreak in Alabama - L. Hugues (1969) ms (for coloured singers only) (en anglais) |
CHANT AVEC INSTRUMENTS OU ORCHESTRE Terzinen - Hofmannsthal (1926) 10mn ms (en allemand) T ou S / fl-cl-cor-cél / 1 vl., 2 va., 2 vlc. Quatro Fados - L. Chaves (1930) 10mn ms (en portugais) Sop ou T / 2.1.2.1 / 2.1.0.0 / perc-harpe-cordes Five Songs of Spain - G. Chase (1930) 12mn ms (en anglais) Voix moyenne / 1.1.2.1 / 2.1.1.0 / harpe cordes Drei Rilke Lieder (1937) 7mn ms (en allemand) T ou S / 1.1.1.1 / 1.1.0.0 / cordes 13 Comptines - F. Marc (1937) 10mn 2 perc-cél-hp-pn / cordes / voix moy. Chant du Monde Quatre Contrerimes - P.J Toulet (1944) 8mn MS ou Bar / cordes Chant du Monde Prose de Ste Catherine - L.Aragon ms (1951) 10mn Voix moyenne / 2.2.2.2 / 3.2.0.0 / timb-harpe cordes Ophelia’s Mad Scene - Shakespeare (1964) 8mn (en anglais) Sop color / 2.2.2.2 / 2.2.0.0 / perc-harpe cordes création : Christiane Eda-Pierre, Orchestre de chambre de l'ORTF, André Girard (dir.), 1967 Jobert El Hadj - A. Gide (1966) 12mn ms Baryton / flûte alto-harpe création : Louis Rondeleux (baryton), Marie-Claire Jamet (harpe), Christian Lardet (flûte), Maison de la Radio, 1966 Daybreak in Alabama - L. Hugues (1969) 14mn ms (en anglais) (for coloured singers exclusively) voix moy. / 2.2.2.2 / 2.2.2.0 / timb-perc piano-cordes Motivos de Son - N. Guillén (1974) 15mn Chant du Monde (en espagnol) S ou T / 6 perc création : Anna-Maria Miranda, Quatuor de percussions de Paris, Louis Saguer (dir.), 1977 |
OPERAS Mariana Pineda - F. Garcia Lorca (1966) en administration chez Ricordi (en espagnol et en français) 3 actes - soirée complète création : Mâitrise Gabriel Fauré, Irène Aïtoff (chef de chant), Louis Ducreux (mise en scène), Reynald Giovaninetti (dir.), Opéra de Marseille, 1970 Lili Merveille - J.L Bory (1962) (en français) 3 tableaux - 80mn création : version concert, ORTF, 1963 Billaudot |
OrchestrePremière Suite Symphonique (1929-1937- 18'- Ed.Tonos). Deuxième Suite Symphonique (1931-1938- 16'- Ed. Tonos). Musique d'Après-Midi (1943- 22'- Ed. Jobert). Musique d'été (1947- 24'- Ed. Ricordi). Musique en sol (1965- 22'- Ed. Jobert). Une flûte fuyant le sol à perdre haleine (concerto pour flûte ; 1974- 22'- Ed. Billaudot). Mouvement 60 (1963- 13'- Ed. Amphion). Sine Nomine ( 1971- 18'- Ed. Billaudot). I.N.L. (1978- 20'- Ed. Chant du Monde). Quasi una fantasia (1984- 20'- Ed. Chant du Monde). |