Jan Meyerowitz est né Hans Hermann Meyerowitz à Breslau, en Allemagne (aujourd’hui Wroclaw, en Pologne). Sa famille s’était convertie au christianisme avant sa naissance, et ils se sont cachés le fait de son ascendance juive tout au long de sa jeunesse. Parmi certains éléments et cercles sociaux (bien qu’une très petite minorité) de langue allemande ou allemande la communauté juive culturellement orientée au cours de cette période, un acte d’assimilation totale et la dissociation radicale de l’identité juive - que ce soit pour des raisons sociales ou politiques raisons (les motivations de véritables convictions religieuses n’auraient pas dicté une telle secret) - n’était pas tout à fait unique. Meyerowitz n’a même pas appris qu’il était en fait un Juif jusqu’à ce qu’il ait environ dix-huit ans. Ironiquement, dans un cas, en conséquence De la voie choisie par sa famille, il a échappé de justesse à la mort. À un moment donné, selon à un ami de toujours, il était dans un train qui a été arrêté par des soldats allemands, qui Il a enlevé tous les hommes circoncis et les a abattus sommairement. Meyerowitz se rend à Berlin en 1927 et étudie la musique avec Walter Gmeindl et Alexandre Zemlinsky. Lorsque le parti nazi a pris le contrôle de l’Allemagne en 1933 à la suite des élections qui ont abouti à la nomination d’Hitler au poste de chancelier, Meyerowitz se rend à Rome, où il étudie la composition avec Ottorino Respighi et Alfredo Casella et direction d’orchestre avec Bernardino Molinari. Après le premier concert de sa musique à Rome, le compositeur-critique italien Mario Labroca a observé que ses compositions sont « dans un style chromatique comme celui de Berg, mais elles n’en sont pas moins présenter une définition mélodique évidente qui exclut clairement l’atonalité ». Meyerowitz s’installe en Belgique en 1938, mais pendant la Seconde Guerre mondiale a commencé avec l’invasion allemande de la Pologne, en 1939, il est allé au sud France, où il s’est fait des amis dans la Résistance et a survécu à la clandestinité la plupart du temps. À Marseille, il a été caché aux Allemands avec l’aide de la chanteuse française Marguerite Fricker, qu’il a épousée après la guerre. Lors de l' libération de Paris en 1944, plusieurs musiciens français importants - tels que Jean-Pierre Rampal, Yvonne Lorod et Yvon Le Marc' Hadour - ont interprété ses œuvres là dans les émissions de radio et les concerts.

 

 

 

En 1946, environ un an après la libération américaine et britannique de la France de l’occupation allemande, Meyerowitz a immigré aux États-Unis, où il a devient assistant de Boris Goldovsky au Berkshire Music Festival à Tanglewood. Il a ensuite rejoint la faculté de musique du Brooklyn College, après quoi il enseigna au City College of New York (C.C.N.Y.), s’établissant bientôt en L’Amérique en tant que compositeur. Son deuxième opéra, The Barrier (1949), avec un livret de Langston Hughes - basé sur la pièce de Hughes sur les tensions raciales dans le South, The Mulatto - a été créé en 1950 à l’Université Columbia. C’était reprise dans plusieurs opéras italiens dans les années 1970 et à Darmstadt Staatsoper en 1996. En 1956, Meyerowitz a reçu le premier des deux Guggenheim La même année, il termina son opéra Esther, basé sur le Livre biblique d’Esther (sans aucun rapport avec sa symphonie antérieure Midrash Esther, enregistrée ici), également avec un livret de Hughes, qui était commande de la Fromm Music Foundation pour le huitième Festival de Arts contemporains à l’Université de l’Illinois (1957). Autre les collaborations avec Hughes incluent une cantate, The Five Foolish Virgins; et The Story of Ruth, pour soprano colorature et piano. Parmi Les autres opéras de Meyerowitz sont Eastward in Eden, sur un livret de Dorothy Gardner, à propos de l’amour d’Emily Dickinson pour un pasteur marié; Mauvais Boys in School, une « farce d’opéra » en un acte d’après Nestroy ; Simoon, sur un livret de P. J. Stephens d’après une pièce de Strindberg; Godfather Death, également avec un livret de Stephens; et Winterballade, apparemment son dernier opéra, d’après la pièce de Gerhart Hauptmann. Son autre chant non opératique Ses œuvres comprennent Missa Rachel Plorans, une messe a cappella, qui Le critique Howard Taubman du New York Times a décrit comme « un mélange de les idées archaïques et modernes, qui fusionnent expressivement » ; son Emily Dickinson Cantate; Hérodiade, une mise en scène du dialogue de Stéphane Mallarmé; et des cantates, des cycles de mélodies et des chansons individuelles sur la poésie de E. E. cummings, Robert Herrick, Keats, Rimbaud et bien d’autres. Son instrumental Le catalogue en plus de Midrash Esther comprend un concerto pour flûte; pièces orchestrales plus courtes; et musique de chambre, y compris un quatuor à cordes écrit sporadiquement entre 1936 et 1955 qui a été décrit dans Musical America comme « une œuvre lyriquement passionnée et subjective colorée d’hébraïque archaïque sous-entendus religieux ».

Meyerowitz a reçu l’une des commandes annuelles convoitées du Cantor David Putterman et de la synagogue Park Avenue de New York. pour un service complet du vendredi soir (kabbalat shabbat - « accueillir le Sabbat » - et arvit). Cette œuvre, intitulée Shir ḥadash l’shabbat (Un nouveau chant du sabbat), y a été créée le 80e anniversaire de la synagogue. anniversaire, en 1962 - lors de son 18e service annuel de nouvelle musique liturgique par compositeurs contemporains.

Les réactions critiques polarisées à sa musique étaient aussi éclectiques et diverses que L’étendue des sujets et des sources littéraires de Meyerowitz - qui embrassait l’Amérique, Poésie et théâtre anglais, français et biblique et exprimé à la fois hébraïque et Liturgies chrétiennes. Certains pensaient qu’il était trop conservateur et même archaïque. Alan Rich du New York Times a parlé du style de Meyerowitz l’identification « au passé » (un « droit » qu’il lui a néanmoins concédé), et de son imitation des conventions et des effets lyriques du 19e siècle sans englobant la forme musicale - bien qu’il ait reconnu que certains des L’écriture lyrique était le genre qui pouvait générer des ovations enthousiastes. Le musicologue et célèbre observateur Paul Henry Lang pensait La musique de Meyerowitz manquait de personnalité et témoignait d’un mysticisme fin de siècle qui évoquait un mélos d’Europe centrale plutôt que d’hébraïque, même en a déclaré des expressions judaïques telles que Midrash Esther. D’autres encore, tout aussi Des critiques prestigieux et respectés ont réagi tout à fait différemment. En 1957, Félix Greissle a discuté de la musique de Meyerowitz dans The Musical Quarterly, notant son importance particulière à une époque où les styles musicaux sont apparus et ont changé si rapidement qu’ils ont contourné une évolution plus naturelle du style qui accompagnait Développements musicaux importants des siècles précédents. « Il [Meyerowitz] a a décidé pour lui-même, écrivait Greissle, de prendre et d’étendre là où les récents La tradition nous a laissé un quasi-vide. . . . Ses compositions révèlent une Commandement de tout l’attirail de l’artisan supérieur, tel que bien travaillé thèmes, interrelation parfaite entre mélodie et harmonie, consommée culmine, et des formes logiquement construites et fortement contrastées. L’éminent Le compositeur et critique Virgil Thomson pensait que Meyerowitz était « possédé d’un fort talent dramatique » et, après la première de The Barrier en 1950, l’attendait d’un brillant avenir. Le critique du Chicago Daily News est allé plus loin dans son admiration : « Il est clair que Meyerowitz est ce phénomène rare dans la musique contemporaine : un vrai compositeur d’opéra. » Et en suivant vers l’est en Lors de la première d’Eden, un écrivain du Musical Courier s’est exclamé : « Nous n’hésitez pas à appeler Jan Meyerowitz l’un des plus grands musico-dramatiques talents de notre époque. En général, sa musique a été perçue à la fois à la fin du romantisme. et des termes expressionnistes, imprégnés d’une émotion intense - souvent juxtaposée avec un lyrisme plus délicat. Mais à la fin des années 1960 et 1970, sa musique est tombée dans négligence en Amérique, et il est retourné en France après sa retraite de City Université.

Symphonie Midrash Esther (commentaire sur [Le Livre d'] Esther) est un poème tonal qui dépeint avec émotion des aspects de l’histoire - raconté dans le Livre biblique d’Esther - du génocide imminent des Juifs en Perse L’Empire et leur sursis triomphant et leur victoire sur leurs bourreaux. Mais il est également un reflet musical des exégèses traditionnelles et des expansions sur cela et ses personnages, tels qu’on les trouve dans la littérature midrashique (exégétique). Bien que l’œuvre ne porte pas de littéral , le compositeur s’est inspiré du Talmud ; le Midrash (rabbinique) des commentaires sur les Saintes Écritures, souvent sous forme d’allégorie et de métaphore, datant des 5e et 6e siècles de notre ère); et d’autres commentaires rabbiniques à ce sujet Objet.

Dans le récit biblique, Haman, le conseiller le plus proche et la plus haute cour officier d’Assuérus, roi de Perse et souverain du vaste empire perse, est assailli d’envie et de haine pour les Juifs en tant que peuple - une haine qui a surgi parce que Mardochée, un chef juif et un courtisan dans le palais d’Assuérus, a refusé de s’incliner devant lui. La cousine orpheline adoptive de Mardochée, Esther, est celle du roi épouse précieuse et chérie - Reine de Perse. Sur les conseils de Mardochée, elle n’a jamais a révélé son identité juive. Menant une vendetta personnelle, Haman complote contre les Juifs en convainquant Assuérus qu’ils présentent un danger collectif pour la royauté et à l’État, et il persuade le roi naïf (connu en juif Littérature comme Melekh Hatipesh - « Le Roi Fou ») pour autoriser complet l’anéantissement de la population juive dans tout l’empire. Cela doit se produire le un jour particulier, que Haman a choisi par tirage au sort (pur). Supplié par Mardochée, Esther intercède en révélant son identité juive à Assuérus. Elle plaide au nom de tout son peuple, soulignant que le décret sur le génocide s’appliquerait également à elle. Quand on découvre que Mardochée a sauvé le La vie du roi en exposant un complot régicide, Assuérus se retourne contre Haman avec dégoût et ordonne qu’il soit pendu à la potence qu’il vient de construire pour la pendaison Mardochée. Toutefois, étant donné que la loi empêche la révocation d’un arrêté royal, Assuérus émet un nouvel ordre, permettant aux Juifs de s’organiser pour se défendre, puis d’engager leurs ennemis le jour même que Haman a choisi pour les Juifs meurtre de masse (le 13 du mois hébreu d’adar) - entraînant leur victoire décisive.

Le premier des quatre mouvements de la symphonie, une introduction solennelle à la , évoque le danger imminent pour les Juifs au milieu des forces cachées du mal. Le deuxième mouvement, Haman, contient des passages qui reflètent une frénésie de la haine et la rage brutes, personnifiées dans l’histoire par Haman et exprimées ici par énergie motrice. Le troisième mouvement, Esther et Assuérus, est à la fois un une complainte contemplative et une représentation de l’équilibre héroïque d’Esther, peut-être suggérant le dialogue dans lequel elle supplie le roi et révèle - à risque considérable pour elle-même - sa propre ascendance judaïque. Le mouvement final est titré Pourim (une forme hébraïque plurielle du mot pur), faisant référence au festival juif joyeux annuel qui est célébré pour commémorer la prévention de la catastrophe et le triomphe des Juifs sur leurs mortels ennemi - qui, en termes universels, pourrait aussi être interprété comme un triomphe de la justice sur le mal et l’équité sur la tyrannie.

Midrash Esther a été créé en 1957 avec le New York Philharmonique dirigé par Dimitri Mitropoulos. Les représentations ultérieures comprenaient une par l’Orchestre symphonique de Pittsburgh sous la direction de William Steinberg, une voix défenseur de la musique de Meyerowitz. Il est tentant d’envisager des parallèles évidents entre le récit biblique et la propre expérience de Meyerowitz en tant que victime proche du génocide allemand, mais la question de la judéité cachée pose encore une autre question. La famille de Meyerowitz avait caché son - et son - juif l’identité d’un type de sécurité sociale (les préoccupations relatives à la sécurité physique ne seraient pas ont été en cause jusqu’au début des années 1930). Pour sauver son peuple, la tactique d’Esther c’est précisément le contraire : révéler son identité et ainsi personnaliser pour le roi le désastre imminent. L’ironie de cette comparaison était-elle présente dans La conscience de Meyerowitz lorsqu’il a créé cette œuvre ? Et cela faisait-il partie de son inspiration? On ne peut que spéculer, mais il semble avoir été suffisamment Fasciné par l’histoire pour créer deux comédies musicales et dramatiques indépendantes et d’en avoir sondé des antiquités et des médiévales beaucoup moins connues Commentaires judaïques afin de créer son propre « midrash musical ». Pour quelqu’un qui n’avait pas d’éducation juive, et à qui cette littérature midrashique doit ont certainement été étrangers, ce niveau de curiosité judaïque ne peut manquer de suscitent notre intérêt.

Neil W. Levin

Jan Meyerowitz : une vie en musique
http://www.fincker.com/famille/meyerowitz3.htm

Musicien et compositeur Juif, né à Breslau en Allemagne en 1913, Jan dût fuir le régime nazi. Reconnu aux Etats-Unis et en Allemagne, homme de lettres, Jan Meyerowitz s'est éteint mardi 15 décembre 1998 à Colmar près de Labaroche où il vivait depuis 30 ans avec son épouse Marguerite

« Un grand personnage, peu connu en France mais célèbre aux Etats-Unis et en Allemagne ». C'est en ces termes que le Pr Philippe Reys évoque la mémoire de son petit cousin Jan Meyerowitz. Compositeur, chef d'orchestre, professeur de musicologie pendant de longues années au Brooklyn College et au City College de l'université de New York, Jan Meyerowitz s'est éteint mardi, à l'âge de 85 ans, à Colmar. Le défunt avait en effet passé dans la cité de Rapp les deux dernières années de sa vie, au Centre pour personnes âgées, après avoir résidé pendant près d'un quart de siècle à Labaroche, où il était venu s'installer avec son épouse, d'origine alsacienne. Jan Meyerowitz était né en Allemagne, en 1913, à Breslau, dans une famille d'origine juive. Baptisé protestant, il s'était converti au catholicisme à l'adolescence. Mais, souligne son entourage, la culture juive était toujours restée un élément important dans sa vie. Il était d'ailleurs l'auteur d'un livre intitulé Der echte jüdische Witz (La plaisanterie juive authentique), qui a connu un large succès en Allemagne, où il a été publié.

PRISONNIER

Jan Meyerowitz avait entamé sa formation musicale - piano, composition, orchestration... - à Berlin. Très vite, ses maîtres allemands l'avaient envoyé se perfectionner en Italie, où il avait été l'élève d'Alfredo Casella et d'Ottorino Respighi. En 1938, le musicien, qui avait perdu son père jeune, était retourné en Allemagne rejoindre sa mère. Après avoir été fait prisonnier un temps au Camp des Milles par le régime nazi, il était parvenu à fuir vers la Belgique, en espérant pouvoir gagner de là les Etats-Unis. Mais l'entrée des Allemands en Belgique lui avait coûté une nouvelle arrestation. Il avait alors passé plusieurs mois en camp dans le sud-ouest de la France. Remis en liberté provisoire grâce à l'intervention d'amis, Jan Meyerowitz s'était réfugié clandestinement à Montfavet, dans le Vaucluse. Devenu organiste de l'église de la commune, c'est là qu'il avait fait la connaissance de Marguerite Fricker, une jeune femme native de Schirmeck, active dans la Résistance. Elle allait devenir son épouse peu après la Libération. Jan Meyerowitz avait eu la douleur d'apprendre le décès de sa mère, morte en déportation à Auschwitz. En 1946, lui et son épouse avaient émigré aux Etats-Unis où Jan composera huit opéras et plusieurs oeuvres symphoniques qu'il dirigeât comme chef d'orchestre aux US, en Italie et en Allemagne. Doté d'une très forte personnalité il possedait un humour où se mèlait les blagues juives et l'esprit Américain et Allemand. Grand admirateur de Céline il parlait courament le français ainsi qu'une bonne demi-douzaine d'autres langues..

CONFÉRENCES RADIOPHONIQUES

Devenu citoyen américain, Jan Meyerowitz avait mené de front une triple carrière de professeur de musicologie, de compositeur et de chef d'orchestre. Il avait dirigé de nombreuses formations aux Etats-Unis, mais également en Italie et surtout en Allemagne, où ses conférences radiophoniques régulières sur les ondes de la West Deutsche Rundfunk lui avaient valu une large audience. Son épouse enseignait pour sa part la diction française à New York. Elle a eu pour élèves nombre de cantatrices de renom. Le compositeur avait à son actif huit opéras, tous créés aux Etats-Unis. Deux d'entre eux (dont The barrier, traduit en français sous le titre Le mulâtre), qui avaient connu à l'époque - le tournant des années 50 et 60 - un grand succès, avaient également suscité une vive controverse alimentée par les milieux conservateurs : appuyés sur des livrets du poète et écrivain noir américain Langston Hughes, ils sonnaient comme de vigoureux plaidoyers pour la défense des Noirs américains.

HUMANISTE

Jan Meyerowitz était aussi l'auteur de nombreuses oeuvres symphoniques (dont le Concerto pour hautbois et en 1963), dont beaucoup avaient été jouées par le Philarmonique de New York, sous la baguette de Dimitri Mitropoulos. « Humaniste, Jan avait aussi une culture littéraire fabuleuse et une mémoire de mammouth, raconte le Pr Reys. Il connaissait par coeur des tragédies entières de Racine, Corneille... Il avait été ami d'Ernst Jünger, de Samuel Beckett, de Jean Giono...». Au début des années 70, Jan Meyerowitz et son épouse étaient venus s'établir à Labaroche, d'où ils avaient longtemps continué à voyager de part le monde. Le compositeur avait encore été mis à l'honneur l'an dernier, à Fribourg, où lui avait été remis le prix Stamitz. Les obsèques de Jan Meyerowitz auront lieu ce mercredi 23 décembre, à 14 h 30, à l'église Haute-Baroche de Labaroche. A son épouse, qui réside au Centre pour personnes âgées de Colmar, et à tous ses proches dans la peine, « L'Alsace » adresse ses condoléances.

Trois commentaires sur la guerre - Jan Meyerowitz, 1964

Three Comments on War a été commandé par la Division Sud de CBDNA et la Fondation Ostwald. Il a été créé sans un mouvement sur Le 18 décembre 1964, lors de la 13e Conférence nationale sur le CBDNA à Tempe, Arizona, par l’orchestre de l’Université du Nouveau-Mexique dirigé par William Rhoads.

Notes du compositeur :

La mélodie qui sert de « Chorale » du premier mouvement, un anonyme ballade française profane de l’antiquité, c’est la chanson folklorique, « Jean Renaud » qui raconte L’histoire d’un roi mortellement blessé qui rentre chez lui pour mourir. Sa mère fait Des efforts désespérés pour cacher l’événement tragique à sa reine qui vient de donner naissance d’un fils. Les efforts sont infructueux et la reine, afin de rester pour toujours avec Renaud, demande à la terre de s’ouvrir et de l’avaler. Le Le chant est le cantus firmus du début et de la fin du Prélude choral. La partie centrale est un crescendo cantabile plaintif évolué à partir des voix qui soutiennent le cantus firmus dans la section d’ouverture.

Le deuxième mouvement, Battle Music, a une idée de programme qui est traditionnelle assez. Des exemples de musique de combat se trouvent dans la musique de la Renaissance et du baroque. Leur ton est héroïque et quelque peu humoristique et le même attrait peut être trouvé dans leur écho tardif, la Victoire de Wellington de Beethoven. La guerre moderne a Certainement pas éliminé l’aspect héroïque de la bataille, mais sa castastrophie La tristesse n’est pas soulagée. La musique de combat actuelle veut être un réflexion de cela. Il est écrit sous forme de sonate avec le mineur très Irrégularité notable selon laquelle les deux thèmes principaux sont « évoqués » par passages préparatoires, et non indiqués directement. Le premier thème représente le événements de bataille, le second est une anticipation de l’un des chants de deuil de la finale.

Le troisième mouvement, Epitaph, est une pièce commémorative pour un soldat. Le directeur Le thème de la chanson, apparaissant dans trois sections de la pièce, forme un Rondo avec deux autres épisodes de chansons. Une courte citation de « Jean Renaud » mène à une fanfare finale violente et inquiétante.

Le VIII° Festival Musiques Interdites, dans le cadre de Marseille Provence Capitale 2013, propose debut Juillet unecréation sur le theme de la frontiere entre annihilation et creation, oubli et memoire.
Dans le cadre historique de la Cour de l’Hotel de Prefecture des Bouches-du-Rhone, sous le haut patronage du Prefet de Region, Marseille, Capitale de l’exil durant le dernier conflit mondial, saura devenir,
par la puissance lyrique des oeuvres rehabilitees, symbole des reconciliations.

The Barrier versus Le Mulâtre” Jan Meyerowitz - 11 juillet Création
Redécouverte d’un compositeur et d’une oeuvre d’indignation contre le racisme

Dans le sud des Etats-Unis, un riche propriétaire blanc entretient une liaison avec sa gouvernante noire. Le plus jeune des enfants nés de cette union - considérée contre nature – refuse son statut de bâtard métissé et se révolte. Tel est le sujet de l’opéra que Jan Meyerowitz composa à peine arrivé dans cette terre promise qu’était pour lui l’Amérique au lendemain de la deuxième guerre mondiale

Meyerowitz ? Qui connaît encore aujourd’hui Jan Meyerowitz, compositeur juif allemand majeur de la première moitié du vingtième siècle, taxé par le régime nazi, comme tant d’autres, de « dégénéré » (entartete) ? Grâce au "Festival Musiques Interdites" de Marseille, on vient de redécouvrir l’une de ses œuvres phare, The Barrier, un opéra protestation contre le racisme, une œuvre clameur contre les ségrégations. Il en avait été l’une des nombreuses victimes, et, émigré en 1946, il y découvrait l’apartheid anti-noirs alors encore de rigueur dans les provinces du sud. Sa rencontre avec le poète dramaturge Langton Hughes donna naissance à sa deuxième œuvre lyrique.

Né à Breslau en Allemagne (den nos jours Wroclaw en Pologne) exilé en Belgique puis en France, interné au Camp des Milles, sauvé de justesse par le Réseau Varian Fry, il se réfugia aux Etats-Unis en 1946, y poursuivit sa carrière de compositeur et y fut rapidement reconnu. Mais contrairement à des confrères comme Kurt Weill ou Eric Korngold, poussés à l’exil par les mêmes diktats de l’Allemagne d’Hitler, sa renommée ne retraversa pas l’Atlantique avec la même vigueur. En France il fut quasiment oublié.

La VIIIème édition de "Musiques Interdites" à Marseille en ressuscite l’indignation dramatique et musicale. Un bien singulier festival, dédié depuis 2004 à la réhabilitation d’œuvres musicales ensevelies par les dictatures. Il devait, en ce mois de juillet, produire trois spectacles dans le cadre de « Marseille Provence Capitale 2013 ». A la suite de la « défection d’un financement escompté » (sic), 16 jours avant le jour J, la création en France de Die Kathrin, de Korngold a dû être annulée in extrémis. La création de l’opéra-ballet Equinoxe de Karol Beffa, compositeur d’aujourd’hui, a été maintenue en l’église Saint Cannat Les Prêcheurs, et, dans la cour intérieure du prestigieux bâtiment de la Préfecture des Bouches du Rhône, ce Barrier devenue Mulâtre bâti comme une tragédie grecque, a pu être joué en version de concert.

Norwood, veuf blanc d’une femme blanche qui ne lui a pas laissé d’enfants, nourrit pas mal de sentiments contradictoires avec Cora, sa gouvernante qui lui donna trois descendants de sang mêlé. Il en reconnaît la paternité, les envoie à l’école, mais reste intraitable sur la séparation raciale. Chacun à sa place. L’entrée de son hôtel particulier est réservée aux teints clairs, les autres doivent user de l’entrée de service. Bert, le plus jeune de ses enfants mulâtres a fait des études dans le nord. Il en revient avec des revendications d’égalité. Sa mère, sa sœur, son frère ne comprennent pas encore. Le père reste ancré dans ses convictions de race supérieure. Bert refuse d’obéir. Une dispute éclate. Norwood menace son fils avec un pistolet. Le gamin se défend violemment et tue son père sans le vouloir. Fuite. Retour. Suicide. Tout s’est passé en seul jour, en un seul lieu, un seul affrontement. Les trois unités de la tragédie classique sont respectées, comme chez Sophocle, comme chez Racine.

La trame du sujet vient d’une pièce de théâtre de Langton Hugues qui a ensuite rédigé le texte du livret. Des dialogues charpentés, sans fioritures, des phrases denses qui sous-tendent les sons charnus de la musique. Michel Pastore, directeur artistique du festival et le chef d’orchestre Johan Farjot ont réaménagé la partition et le livret. Durée légèrement réduite de la musique et introduction de textes et poèmes autour de l’intolérance et du racisme, signés Stéphane Hessel, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Langston Hugues. Un récitant – le comédien Jacques Martial au lyrisme pudique – les dit en introduction et en guise de pause entre les actes..

Le Kwazulu-Natal Philharmonic Orchestra que dirige avec ardeur Johan Farjot vient de Durban en Afrique du Sud. Les cuivres et les vents rutilent les révoltes, les cordes gémissent la douleur. Les parties vocales ont des accents de gospels que Nobuumko Mngxekeza, soprano au timbre chaud dévide dans le rôle de Cora. Le baryton basse Nicolas Cavallier est Norwood, tantôt cassant comme un arbre sec, tantôt pétri de mélancolie. Le jeune Mandisinde Mbuyazwe, baryton tout de clarté, campe avec justesse et énergie l’adolescent rebelle qui transgresse les règles d’une société absurde jusqu’au point ultime de sa propre mort.

Une grande et belle histoire, des personnages attachants, une musique à la fois moderne et résolument tonale qui fait déferler colère, désespérances et mélancolie A quand un Barrier – versus Mulâtre, en version scénique ?

The Barrier versus Le Mulâtre de Jan Meyerowitz, livret de Langston Hugues, adaptation dramaturgique et musicale de Michel Pastore et Johan Farjot, Kwazulu-Natal Philharmonic Orchestra direction Johan Farjot, Avec Nobulumko Mngxekeza, Nicolas Callier, Mandisinde Mbuyazwe, Jacques Martial, Kelebogile Boikanyo, Aubrey Lodewyk.

A Marseille, cour intérieur de l’Hôtel de la Préfecture des Bouches du Rhône, le 11 juillet 2013


Jan Meyerowitz
http://www.musiques-interdites.eu/compositeurs0.html

Jan Meyerowitz est né Hans Hermann Meyerowitz à Breslau en Allemagne, (actuellement Wroclaw - Pologne) en 1913. Sa famille convertie au Christianisme avant sa naissance, lui cache ses origines juives pendant sa jeunesse. Il ne l'apprendra qu'à 18 ans.
Il vient à Berlin en 1927 et étudie la musique avec Walter Gmeindi et Alexander Zemlinsky.
Lorsque le parti nazi assure le contrôle de l'Allemagne en 1933, il se rend à Rome où il étudie la composition notamment avec Respighi et la direction d'orchestre avec Bernardino Molinari . Après le premier concert de sa musique à Rome, le compositeur et critique italien Mario Labroca, observe que ses compositions sont écrites « dans un style chromatique comme celles de Berg, mais présentent toutefois une définition mélodique évidente qui exclut clairement l'atonalité »
Meyerowitz réside en Belgique en 1938, mais lorsque la seconde guerre mondiale éclate avec l'invasion de la Pologne par l'Allemagne en 1939, il se rend dans la sud de la France, où il se lie d'amitié avec des résistants et survit clandestinement. A Marseille, c'est la chanteuse française Marguerite Fricker, avec laquelle il se mariera après la guerre, qui le cache. Interné au Camp des Milles il devra sa libération et son salut au Réseau Varian Fry.
En 1946, il émigre aux Etats-Unis où il devient l'asssistant de B. Goldovsky au Berkshire Music Festival de Taglewood. Plus tard, il rejoint la faculté de musique du Brooklyn College puis enseigne au City College de New York et devient bientôt un compositeur reconnu en Amérique.
Son deuxième opéra The Barrier (1949) sur un livret de Langston Hughes, tiré de la pièce The Mulatto de Hughes traitant des tensions raciales dans le Sud, est créé en 1950 à New York. Il sera repris dans plusieurs opéras italiens dont le San Carlo de Naples dans les années 1970, ainsi qu'au Staatsoper de Darmstadt en 1996.
En 1956, Meyerowitz achève Esther, opéra tiré du Livre d'Esther sur un livret de Hughes avec lequel il travaillera aussi sur la cantate The Five Foolish Virgins et The Story of Ruth pour soprano colorature et piano. Ses autres opéras comprennent : Eastward of Eden sur un livret de Dorothy Gardner ; Bad Boys in School, opéra comique d'après J.Nestroy ; Simoon sur un livret de P.J. Stephens d'après la pièce de Strindberg ; Godfather Dead avec le même librettiste et Winterballade, apparemment son dernier opéra, d'après une pièce de Gerhard Hauptmann.
A côté des opéras, il compose des oeuvres comme Missa Rachel Plorans, Emily Dickinson Cantata, Herodiade d'après Dialogue de Mallarmé, des cantates, des cycles de chants sur des poèmes de e.e.Cummings, Herrick, Keats, Rimbaud, un concerto pour flûte, de courtes pièces orchestrales, de la musique de chambre. A la demande de Cantor David Putterman et de la Synanogue de Park Avenue à New York il écrit Shir hadash I'shabbat (Un nouveau chant pour le Sabbath) qui sera créé en1962.
En général sa musique fut percue à la fois comme post romantique et expressioniste, imprégnée d'une intense émotion, souvent en juxtaposition avec un lyrisme plus délicat. Mais à la fin des années 1960-1970 elle tombe en oubli en Amérique et il rentre en France.
Jan Meyerowitz s'éteint à Colmar en décembre 1998.

« The Barrier versus Le Mulâtre » opéra Jan Meyerowitz
Sauvé de son internement en tant que compositeur juif allemand au Camp des Milles par le réseau
Varian Fry, Jan Meyerowitz. compose dès 1949 lors de son exil à New York un opéra sur la ségrégation raciale contemporaine en Georgie. Cet opéra fut créé en 1950 sous le titre The Barrier à New York, puis sous le titre de Il Mulato en 1970 au San Carlo de Naples et en 1996 à l’Opéra de Darmstadt. La création française sera servie par une distribution de chanteurs lyriques sud-africains avec le Kwa Zulu Natal Philharmonic Orchestra (Orchestre Philharmonique de Durban Afrique du Sud) sous la direction de Johan Farjot .

Le Livret
Comme dans les œuvres de Faulkner, on peut dire que The Barrier est la rencontre de la tragédie grecque et du roman policier. Unité de temps (une journée de septembre en 1949), de lieu (le living room d’Albamar Plantation, propriété du Colonel Norwood en Géorgie) et d’action (le parricide accidentel de Robert, fils illégitime du Colonel et son suicide final).
Norwood, veuf sans enfant a vécu une vraie histoire d’amour avec Cora Lewis, sa gouvernante noire, durant une trentaine d’années. Trois enfants sont nés : William, Robert et Cora qui ont suivi une éducation dans le Nord. Robert, 18 ans, portrait de son père, se réclame de cette paternité en refusant les lois de la ségrégation raciale en vigueur en 49. Un conflit éclate entre l’autorité paternelle et la volonté de Robert d’affirmer son ascendance : lors d’une grave dispute où Norwood, menaçant son fils d’un revolver, n’arrive pas à tirer sur lui, Robert étrangle accidentellement son père. La communauté blanche veut lyncher le mulâtre. Il fuit dans les marais, tandis que sa mère au bout de sa tragique histoire, revit en rêve l’amour interdit qui l’unit à Norwood. Robert revient chez son père et se suicide.

La Création
L’opéra de Meyerowitz d’une durée initiale de 2h a été réduit à 1h30 par une condensation dramaturgique et musicale sur les thèmes fondamentaux de l’œuvre, à savoir trois parties enchaînées :
- Matin 
(la situation ségrégative en général et pour la descendance Norwood en particulier)
- Midi (la révolte du fils contre le père et le passage à l’acte)
- Soir (l’amour entre une noire et un blanc en tant que phantasme et sa mise à mort par la réalité).
La mise en espace et en lumière dans la cour historique de la Préfecture de Marseille, visera un cérémonial rapprochant le génocide nazi envers les juifs de la ségrégation des états unis du sud envers les noirs, comme fit Meyerowitz, juif sauvé du Camp des Milles, en composant dès son arrivée à New York non un opéra sur les noirs comme Gershwin mais un opéra sur l’interdit raciste.
En choisissant de jeunes chanteurs noirs en corolaire d’un baryton de renommée internationale, l’Orchestre Philharmonique du Kwa Zulu Natal de Durban dirigé par un jeune chef français (Johan Farjot), nous avons voulu mettre l’accent sur cette création qui transcende les différences. Ainsi le Mulâtre, héros de l’opéra, chanté par un jeune ténor sud-africain sera grimé en blanc en référence à un autre opéra interdit des années 30 Jonny Spielt Auf de Krenek où le héros était un noir, à savoir lors de la création un blanc maquillé en noir.
Si cette célébration lyrique entraine la séparation esthétique scène-public, un facteur dramatique transitera de l’un à l’autre :un récitant chanteur qui dira des poèmes traitant de la condition des noirs en 1949 et qui chantera les negro-spirituals introductifs et conclusifs de l’opéra.
Nous proposons cette partie de transit entre 2013 et 1949, entre création et politique, entre public actuel et public du ghetto (juifs ou nègres) à une tête d’affiche, à savoir un acteur chanteur comme Youssou N'Dour ou Salif Keita.

Par les effets lumière, par les vidéos et les sur-textes, par les déplacements des solistes, par le jeu et la chorégraphie des chanteurs, il s’agit de donner au public non seulement une représentation de l’opéra de Meyerowitz mais une actualisation de l’état de condamné au nom d’une race ou d’une couleur de peau.