Caribbean Jazz Pioneers in Paris 1929 - 1946
Swing Caraibe
Frémeaux & Associés FA069
Liste des crédits sur ce CD :
Hefti Neal, Mavounzy Robert, Persiany Andre, Bellamy Georges, Youmans Vincent, Valvert Felix, Orchestre Creol S Band , Jolson A, Vaissade Jean, Latorre , De Silva , Young Arthur,
Notte And His Creole Band , Valentine Val, Max Knight , Paoli E, Dubin A L, Mayamba Et Son Jazz , Warren Harry, Orch Roger Guttinger , Thomas Achille Louis, Malneck M M, Castendet Sam,
Mercer Johnny, Pinkard M, Delouche E, Del S Jazz Biguine , Delouche Eugene, Louise Pierre , Lirvat Albert, Henry Charles, Fredy Jumbo Et Son Ensemble , Bertonneau Henri, Durand Paul,
Rose Noel, Reinhardt Django, Siniavine A, Spada , Gauthier , Harry Cooper, Chadel Hp, Viseur Gus, Chauliac Leo, Chauliac Et Son Orchestre Leo, Ferret Jean, Ensemble Swing Du Hot Club Col ,
Igelhoff P, Steimel A, Lewis Charlie, Goudie Frank Big Boy, Bennet Benny, Goodie Franck
 
CD1
  1 The good earth Robert Mavounzy Neal Hefti 1946 2:29  
  2 Hallelujah Felix Valvert Vincent Youmans 1929 2:29  
  3 Armide (folklore) Felix Valvert   1930 2:44  
  4 Sonny boy Felix Valvert A. Jolson 1930 2:58  
  5 He's my secret passion Notte and his creole band Arthur Young 1931 2:49  
  6 I've found a wonderful girl Notte and his creole band Max Kknight 1931 2:49  
  7 Shuffle off to buffalo Mayamba et son jazz A L Dubin 1934 2:52  
  8 Swing low sweet chariot (negro spiritual) Orchestre Roger guttinger   1934 2:30  
  9 Eeny meeny miney mo Jazz Sam Castendet M Malneck 1936 2:30  
10 Sweet Georgia Brown Jazz Sam Castendet M Pinkard 1936 2:49  
11 My heart Del S jazz biguine E Delouche 1937 3:15  
12 Swing but sweet Pierre Louise, Albert Lirvat Pierre Louise 1939 2:51  
13 Cet air convient à ma mélancolie Pierre Louise, Albert Lirvat Albert Lirvat 1939 2:43  
14 Oh cette musique Fredy jumbo et son ensemble Charles Henry 1942 2:31  
15 Seul ce soir Fredy jumbo et son ensemble Paul Durand 1942 2:46  
16 Begonia swing Fredy jumbo et son ensemble Mavounzy 1942 2:45  
17 Swing 42 Fredy jumbo et son ensemble Django Reinhardt 1942 2:57  
18 Boogie woogie Fredy jumbo et son ensemble Charles Henry 1942 2:32  
CD2
  1 Ce soir Fredy jumbo et son ensemble A Siniavine 1943 3:01  
  2 Le wa di wa wa ou Fredy jumbo et son ensemble Paul Durand 1943 2:40  
  3 Voyage au long cours Fredy jumbo et son ensemble Gauthier 1943 3:36  
  4 Inspiration Harry Cooper et son orchestre Harry Cooper 1943 3:05  
  5 Blues 43 Harry Cooper et son orchestre Harry Cooper 1943 3:16  
  6 Nuages Harry Cooper et son orchestre Reinhardt Django 1943 2:51  
  7 La cigale Harry Cooper et son orchestre Mavounzy 1943 3:17  
  8 Allegro Harry Cooper et son orchestre Harry Cooper 1943 2:08  
  9 Nos impressions Harry Cooper et son orchestre Harry Cooper 1943 2:49  
10 Caprice en ut Harry Cooper et son orchestre Hp Chadel 1943 3:15  
11 Lune rousse Harry Cooper et son orchestre Hp Chadel 1943 2:15  
12 Partie de plaisir Gus Viseur et son orchestre Gus Viseur 1943 2:47  
13 Hot club parade Leo Chauliac et son orchestre Leo Chauliac 1943 2:58  
14 Saint Louis Pelouze Leo Chauliac et son orchestre Leo Chauliac 1943 2:59  
15 Swing guitars Jean Ferret et son sixtette Django Reinhardt 1943 2:43  
16 Georgina Ensemble swing du hot club colonial Mavounzy 1944 2:11  
17 J'adore la musique Ensemble swing du hot club colonial P Igelhoff 1944 2:55  
18 Misty sunrise Harry Cooper, Jam Session N. 6 Charlie Lewis 1946 3:14  

 

Liste des articles de presse consacrés à ce CD
- "Al Lirvat ou la générosité musicale" par Jazz Magazine
Al Lirvat, tromboniste, guitariste, compositeur et chef d'orchestre est mort le 30 juin 2007 à Paris. C'est toute une époque de sa vie du Jazz en France qui disparaît avec lui. Dans le Paris des années 70 débutantes, à La Cigale du Boulevard Rochechouart où la soirée coûtait le prix d'un demi tarif brasserie, officiait Al Lirvat, la générosité faite musicien. Générosité de son trombone, puissant, cuivré; générosité musicale, ouverte à tous les grands courants transatlantiques, du ka guadeloupéen au be-bop et à ses prolongements; générosité humaine qui rendait son orchestre accueillant à tous les nouveaux talents (André Coudouant, Michel Sardaby, Alain Jean-Marie, entre autres, peuvent en témoigner). Avec Robert Mavounzy, un des premiers émules de Charlie Parker sur le sol français, il proposait une musique plaisante, à son goût, comme à celui du public. Cela pouvait aller de Petite Fleur à des chansons antillaises en passant, toujours, par des standards du Jazz dans l'interprétation desquels la modernité insérait des vagabondages imprévus. Cette Cigale-là était un petit lieu de bonheur et ceux qui ont eu la chance de la connaître n'effaceront pas de leur mémoire une tendresse certaine pour Al Lirvat. La Cigale ne représenta pourtant qu'un moment, en fait deux, dans sa vie. Né à Pointe-à-Pitre en 1916, il pratique de bonne heure la musique en touchant de divers instruments à corde; il est, dès la lycée, chef d'orchestre et compositeur. Il arrive à Paris en 1935 pour y suivre des études de radio mais y rencontre Pierre Louise (le père d'Eddy) avec qui il forme un duo mêlant musique antillaise et jazz. Pendant l'occupation, il demeure à Paris et entre dans l'orchestre du trompettiste Félix Valvert qui l'incite à se mettre au trombone. Il rejoint ensuite le groupe du batteur d'origine camerounaise Freddy Jumbo qui se produit à la Cigale. En 1943, il participe à la création du Hot Club Colonial. Après la Libération, tout en continuant à jouer du Jazz, adoptant les nouveautés qu'il a découvertes à l'écoute du grand orchestre de Dizzy Gillespie, il entreprend de moderniser la Biguine : il intensifie ses polyrythmies et enrichit ses harmonies de manière à rendre possible des phrasés plus originaux sans atténuer les couleurs et les souplesse de la musicalité créole. En 1969, il revient à La Cigale, dont il dirigera l'orchestre jusqu'en 1975. Par la suite , son activité se fera plus discrète, plus axée sur la composition mais, extrêmement respecté par les jazzmen et les musiciens antillais, plusieurs hommages lui seront rendus, notamment par Alain Jean-Marie, Eric Vinceno, et le producteur Henry Debs. Les microsillons 33 et 45 tours gravés par Al Lirvat sont aujourd'hui introuvables, mais on peut l'entendre à la guitare et au trombone dans quelques faces du coffret "Swing Caraïbe" (Frémeaux FA069). En espérant qu'un jour une rétrospective lui soit consacrée et démontre tout ce que le jazz français et les musiques antillaises doivent à ce grand musicien.
Denis-Constant MARTIN-JAZZ MAGAZINE
- "A fascinating document" by Blues and Rythm
As was also the case in Britain, in France Carribean musicians played a significant though discreet role in popularising jazz. This 36-track double CD set is accurately subtitled "Caribbean Jazz Pioneers in Paris (1929-1946) and a fascinating document it is too. The earliest titles are New Orleans styled, and Felix Valvert's solo sax piece was recorded just a few weeks after he had first picked up the instrument, even though he was billed on the 78 label as "le virtuose guadeloupéen" - to be fair, at the time he was known as a good banjo player. However, even as early as 1931 the sound was moving on and becomes closer to contemporary American jazz. There are oddities such as Jean Vaissade's jazz accordion rendition of Al Jolson's "Sonny Boy" or Louis-Thomas Achille's rather formal rendering of "Swing LowSweet Chariot", wich is in the classically influenced style of Paul Robenson (but not a baritone), though with a wayward Hawaian guitar in the accompanying band. Balancing these are such items as the excellent swinging "Sweete Georgia Brown" by Sam Castendet from 1936 (his oth track leans a little more towards dance band sounds) and the sublime guitar duets of Pierre Louise and the late Al(bert) Lirvat. Paris was a cosmopolitan city and many antillean musicians had had contact with American jazzmen. Trumpeter Harry Cooper had the advantage of actually being an American Jazzman, born in lake Charles, Louisiana in 1903 and having worked in the bands of George Lee, Bennie Moten and Duke Ellinton. His eight titles here date from two sessions in 1943-somewhat incredibly, from the years of the Nazi occupation (he had been interned for a short time) and feature international line-ups, though both include Antillean Robert Mavounzy. Also reccorded under the Nazi occupation were the eight titles buy African drummer (from the former German Colony in Camerron, wich enabled him to get a work permit) Fredy Jumbo, leading a mostly carribean personnel, and featuring such excellent band numbers as "Boogie Woogie" (which draws on Count Basie's One O'Clock Jump") and the very bluesy "Oh! cette musique". These recordings seem to indicate that someone was keeping up - clandestinely?- with the latest American trends! The ensemble Swing du Hot-Club Colonial was the first big bang made up of French Carribean musicians, and their sides betray the influence of Count Basie and Lionel Hampton - as do the sides by Léo Chauliac and Jean Ferret. Closing out the set is a jam session thet reveals an awareness of be-bop on the part of saxman Robert Mavounzy - who also opened this collection with a previously unissued side, also from 1946. Thi is a truly fascinating document, well annotated ( though with a truncated English translation) and with some fine vintage photographs. If you want to understand how European appreciation of black American music developped, this is essential, or one to consider if you just have a taste for good jazz.
Norman DARWEN-BLUES AND RYTHM
- « Jazz Caraïbe» par Libération
L’apport des musiciens antillais au jazz a souvent été occulté. Voici donc la première anthologie en deux CDs  qui rend enfin justice à quelques-uns des plus décisifs parmi les pionniers du jazz caraïbe, installés à Paris pendant les années 1929 à 1946. Contient également un livret de quarante pages abondamment illustré.
LIBÉRATION
- « L’exotisme des années folles » par Centre Presse
Les « étonnants collectionneurs » réunis par Patrick Frémeaux n’en finissent pas de nous épater : après avoir exploité les « sons patrimoniaux de nos émotions » du côté des cow-boys, des chanteurs de tango, des accordéonistes ritals et autres instrumentistes tziganes, ces discographes fous s’attaquent à l’exotisme des années folles ! Entre les deux guerres, la société cosmopolite qui faisait la fête de New York à Berlin via Paris découvrait le jazz en même temps que les musiques tropicales…Et de nos jours, si la musique hawaïenne concerne surtout la variété Américaine, la musique des Caraïbes est installée dans la musique des fêtes Parisiennes depuis deux ou trois générations. Par exemple, un grand musicien français de jazz comme le créole Eddy Louiss démontre qu’à Paris, les musiques populaires savent « faire la fête », ensemble pour créer de nouveaux plaisirs. Et ce n’est pas le moindre mérite de ces documents que de nous le rappeler.
CENTRE PRESSE
- "De magnifiques archives et un livret richement documenté" par le Musée du Quai Branly"Souvent éludé de l’histoire du jazz, le remarquable apport des musiciens originaires des Antilles françaises au swing des années 30-40 est démontré dans cette anthologie par de magnifiques archives et un livret richement documenté. De la même manière qu’en Amérique du Nord la Nouvelle-Orléans, riche de son brassage ethnique et culturel, a servi de creuset au jazz naissant du début du 20ème siècle, les rues de Saint-Pierre ont vu naître la biguine, fruit du métissage des mondes européen et africain. Mais si le jazz importé d’outre-Atlantique fait son apparition aux Antilles dès les années 20, la référence à la musique occidentale reste pourtant de mise en Guadeloupe comme en Martinique. C’est donc en s’expatriant à Paris que les premiers musiciens antillais vont explorer toutes les ressources du jazz, en intégrant les orchestres métropolitains nouvellement constitués, pour y apporter cette gaieté et cette fraîcheur incomparable, héritée de la biguine. Ces pionniers s’appellent Abel Beauregard (trompette, 1902-1957), Jean Degrace (trombone), Felix Valvert (saxophone, 1905-1995) ; puis viendront Silvio Siobud (saxophone), Albert Lirvat (trombone), Robert Mavounsy (clarinette)… Ainsi au début des années 30, fleurissent différents orchestres antillais dans la capitale : le « Notte and his Creole Band » du célèbre batteur Florius Notte à « La Coupole » de Montparnasse, ou le « Mayamba » du chanteur et danseur Marcel Yamba. Les premiers enregistrements sont effectués par la Columbia, Polydor ou Odéon ainsi que par de petits éditeurs innovants tels que Ive ou Ultraphone. Puis vient la période de l’occupation et, après la démobilisation, le fleuron du jazz antillais trouve refuge à la brasserie de « La Cigale » (Al Lirvat, Robert Mavounzy, Sylvio Siobud, Claude Martial) auprès du Camerounais Freddy Jumbo et du Noir américain Harry Cooper. Le jazz devient ainsi de 1942 à 1945 une forme tacite de résistance culturelle aux allemands. Et alors que la plupart des jazzmen américains ont du quitter la France, il est d’autant plus important de témoigner de l’investissement des jazzmen d’Outremer dans leur art, qui apporta une note de réconfort au cœur de cette période la plus sombre. Ce double CD est un des rares témoignages discographiques rendant hommage à l’importante contribution des musiciens antillais à l’émergence du Jazz français. Les enregistrements présentés sont d’une exceptionnelle qualité et souvent saisis sur le vif : le premier titre inédit « The good Earth » (1946), du clarinettiste guadeloupéen Robert Mavounzy, fut directement gravé en public au « Malesherbes Club » sur disque Pyrolac. Les séances d’enregistrements laissent une large part à l’improvisation : ainsi au détour d’une rencontre fugitive, le chef d’orchestre Sam Castendet organise avec la Columbia une séance impromptue produisant deux chefs d’oeuvres : « Sweet Geogia Brown » et « Enny Miney Mo » (1936). On y trouve de véritables perles, comme les duos de Albert Lirvat et Pierre Louise à la guitare « Swing but sweet » et « Cet Air convient à ma mélancolie » (1939), dans un style « ballade ». Les concerts du Hot-Club Colonial organisés par le Hot-Club de France donnent également lieu à des chorus jubilatoires comme celui de Robert Mavounzy dans « Georgina », ou à de mémorables joutes instrumentales comme celle d’Albert Lirvat et Abel Beauregard (trombone - trompette) dans « J’adore la musique » (1944). Toujours soucieux de documenter les archives présentées, l’éditeur Frémeaux et Associés accompagne ce double album d’un livret détaillé (français, anglais), agrémenté de photographies. Le texte passionnant de Jean-Pierre Meunier, spécialiste et discographe incontournable de la musique antillaise, retrace l’histoire méconnue de ce courant musical du jazz antillais, ainsi que le parcours de chaque musicien et le contexte des enregistrements phonographiques."
MUSÉE DU QUAI BRANLY