Diane Ducret
Les indésirables
Flammarion (320 pages)
ISBN : 978-2-08140-734-3

1er mars 2017

 

 

 

Diane Ducret est romancière et essayiste.
Elle est l'auteur des bestsellers Femmes de dictateur (Perrin, 2011), traduit dans vingt-cinq langues, La chair interdite (Albin Michel, 2014), ou encore L'homme idéal existe. Il est québécois (Albin Michel, 2015).
Un cabaret dans un camp au milieu des Pyrénées, au début de la Seconde Guerre mondiale. Deux amies, l'une aryenne, l'autre juive, qui chantent l'amour et la liberté en allemand, en Yiddish, en français... cela semble inventé! C'est pourtant bien réel.
Eva et Lise font partie des milliers de femmes «indésirables» internées par l'État français. Leur pacte secret les lie à Suzanne «la goulue», Ernesto l'Espagnol ou encore au commandant Davergne.
À Gurs, l'ombre de la guerre plane au-dessus des montagnes, le temps est compté. Il faut aimer, chanter, danser plus fort, pour rire au nez de la barbarie.
À la façon d'une comédie dramatique, Diane Ducret met en scène le miracle de l'amour, la résistance de l'espoir dans une fable terrible et gaie, inspirée d'histoires vraies.

Qui sont les Indésirables ?
https://babelio.wordpress.com/2017/03/03/visitez-le-cabaret-du-camps-de-gurs-de-diane-ducret/

C’est grâce à un ami que Diane Ducret a découvert l’existence du camp de Gurs : “Un ami m’a offert un livre contenant le témoignage de l’une de ces Indésirables, ces prisonnières enfermées dans un camp du sud de la France et n’ayant pour seul point commun de n’avoir pas d’enfant.
Je me suis demandée pourquoi, en tant qu’historienne, je n’avais jamais eu connaissance de ces faits.” Dans ce livre, Vivre à Gurs de Barbara Vormeier, l’écrivain découvre pour la première fois le terme d’Indésirable :
“ Paradoxalement, j’ai trouvé que ce terme avait un écho à la fois historique et en même temps très actuel.
Je me suis demandé si ce concept n’avait pas tout simplement traversé les siècles : est-ce que la femme n’a pas été une potentielle indésirable tout au long de son histoire ? ”
“La plupart des archives du camp ont été brûlées, on ne sait même pas exactement combien de femmes ont été enfermées là bas et nous avons seulement les noms de celles qui en sont sorties en même temps que Hannah Arendt.
Il a donc fallu donner corps à toutes ces informations prosaïques, et c’est là que les témoignages entrent en jeu.”
Historienne, Diane Ducret a hésité à faire de cette découverte un essai : “J’ai finalement opté pour le roman car ce n’est pas tant le cas de ces quelque 3000 femmes qui m’importe, mais surtout le fait de se battre, de garder espoir malgré les difficultés : pourquoi ces femmes continuaient à tomber enceintes, à manger ou à se coiffer, alors qu’elles ne savaient même pas si elles seraient vivantes le lendemain. C’est en résumé cet espoir dont est capable l’Homme lorsqu’il aime qui m’a intéressé dans ce roman.”
Ce contient plusieurs poèmes et chansons, écrits par l’auteur. Ces chansons, elle les voit comme un personnage, venu donner une dimension symbolique à son récit : “Il est difficile de croire qu’il y avait bel et bien de la musique dans ce camp, mais c’est là que réside tout le paradoxe des années 1940 où se sont multipliés les cabarets. Il fallait rire au lieu de pleurer ! De plus, les poèmes sont là pour incarner ces moments d’espoir qui naissent sans raison logique, lorsque le cœur parvient à s’accrocher à quelque chose et à nous y faire croire très fort. J’ai finalement varié mes formes narratives comme est capable de varier le sentiment humain.”