Verboten!
Les voix de la liberté
Les interdits de la guerre 1939-1945
Blanche-Net BL-HF-044
Allemagne
01- Lili Marlène (Marlène Dietrich) - Version en allemand

Sa première interprète Lale Andersen n'eut aucun succès juste avant la guerre. Joseph Goebbels n'aimait pas la chanson qui n'était pas assez martiale à son goût et elle fut interdite.  Diffusée par hasard lors d'une émission de radio destinée à l'Afrika Korps, elle fut adoptée par les soldats allemands et la chanson devint l'indicatif de radio Belgrade qu'ils écoutaient. La version anglaise apparue en 1944, à la demande des soldats anglais qui chantonnaient malgré eux le refrain en allemand...
C'est Marlène Dietrich qui enregistra après la guerre la version en allemand la plus connue aujourd'hui. Elle avait déclaré dès 1934 que Hitler était un fou d'une totale vulgarité... Elle devait quitter l'Allemagne peu après. Lili Marlène fut une chanson mythique,  un énorme succès planétaire,  dans sa version anglaise comme dans sa version allemande...

Espagne
02- El Vito - Juan Sanchez - Pièce de guitare composée par Frederico Garcia Lorca.
    - Suivi d'une déclaration de Paul Raynaud après l'invasion de la Pologne, en réponse aux offres de paix de Hitler.

Grand poète, mais aussi compositeur de musique. Lorca a été fusillé en 1936 par les fascistes espagnols. Les œuvres de Lorca devinrent des hymnes pour le République Espagnole.

Pologne
03- Un oiseau a survolé les bois - Folklore polonais.
04- Chopin - Polonaise Militaire - Interprétée par France Clidat
05- Chopin - Polonaise Héroïque - Interprétée par France Clidat
06- Chopin - Nocturne N° 9 - Interprétée par Ignace Jan Paderewski
    - Suivi de la déclaration de guerre de Chamberlain le 3 septembre 1939.

Après l'invasion de la Pologne, tout expression de la culture autochtone fut interdite.   Les airs folkloriques comme les oeuvres de Chopin étaient interprétées dans des concerts clandestins.  Ces musiques devinrent des cris de ralliement pour la résistance polonaise. A noter que Padewreski, qui interprète ici le Nocturne de Chopin sur ce CD,  était le chef du gouvernement polonais en exil.

France
07- On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried - Ray Ventura
    - Suivi d'une déclaration du général de Gaulle à la BBC, juin 1940.
08- Chant des Partisans - Germaine Sablon
09- Way upon the Swanee river - Django Reinhardt et Stephane Grapelli. 
    - Suivi d'un extrait d'une émission de radio Brazzaville, avec un discours du général de Gaulle.
10- Quand on s'promène au bord de l'eau - Jean Gabin
    - Suivi d'extraits de discours de Winston Churchill pendant la bataille d'Angleterre

L'optimisme de la drôle de guerre chantée par Ray Ventura. En 1941, il réussira à s'embarquer avec son orchestre pour l'Amérique du Sud. Parmi ses musiciens, une jeune guitariste français noir qui put ainsi échapper aux lois racistes de Vichy : Henri Salvador...
Le chants des partisans a été écrit d'abord en russe par Anna Marly, alors réfugiée à Londres. La musique est inspirée d'un air folklorique de ce pays.  La version française qui devint l'hymne de la résistance, est due à Maurice Druon et Joseph Kessel.
Django Reinhardt, réfugié à Toulon pendant la guerre, échappa aux persécutions qui frappait alors les manouches et autres romanichels. Il interprète ici une musique américaine façon jazz, autant de symboles interdits sous l'occupation. A noter que ce thème musical a été utilisé pour une chanson de 1945 dédiée aux  déportés : Dormez en paix compagnons.
Enfin, la chanson de Jean Gabin nous rappelle que l'acteur s'engagea dès 1940 comme simple matelot dans les FFL. Dès lors, tout ce qui concernait Jean Gabin sera banni de la France  occupée.

USA
11- In the mood - Glenn Miller
12- Moon light sérénade - Glenn Miller
    - Suivi de l'annonce dé débarquement américain en Afrique du Nord.
    - Suivi de la fameuse litanie radiophonique des française de Londres "Radio Paris ment, radio Paris est allemand"...
Glenn Miller est le symbole de la nouvelle musique américaine qui inonda l'Europe en même temps que progressaient les armes alliées. Glenn Miller et son orchestre disparurent tragiquement avec l'avion qui les transportaient au dessus de la Manche en 1944. Ces deux titres formèrent la bande sonore du filme "La bataille d'Angleterre" tourné en 1969.
13- La Cucaracha - Folklore mexicain, par Louis Armstrong.
Une musique d'inspiration révolutionaire, interprétée par un noir... Les œuvres de Louis Armstrong étaient bien sûr interdites dans l'Europe occupée. Cette chanson a donné le rythme au slogan de la radio de Londres "Radio Paris ment, radio Paris est allemand"... (voir plus haut)
14- As time goes by.- par Dooley Wilson. Chanson du film Casablanca (1943) Avec Ingrid Bergman et Humphrey Bogart.
Une scène d'anthologie dans un film ouvertement antinazi tourné en 1943. L'Europe occupée ne découvrit ce film culte qu'après la victoire finale.
15- A ticket a tasket - Ella Fitzgerald
16- I got rythm - Ella Fitzgerald
    - Suivi du discours de Churchill annonçant l'attaque de l'Union Soviétique par l'Allemagne le 22 juin 1941.

Le jazz, musique interdite car musique des noirs, un style considéré par les nazis comme dégénéré... Ella Fitzgérald s'engagea pendant la guerre dans de grandes tournées patriotiques pour soutenir le moral des troupes. Privés du jazz américain, des musiciens français recréèrent pendant l'occupation une musique au rythme endiablé qui s'en inspirait largement (Voir "Le Swing et les Zazous").

URSS
17- Les partisans - Folklore caucasien

Une musique d'un incroyable optimisme et d'un irrésistible entrain. Sur le front russe, des accordéonistes accompagnaient parfois les troupes montant à l'assaut.
18- Extrait de la 7eme symphonie dite "de Leningrad" - Dimitri Chostakovitch - 1944
    - Suivi du discours de Churchill annonçant la capitulation de l'Allemagne.

Une œuvre écrite sous les bombardement pendant le siège de Leningrad. 

USA
19- Autant en emporte le vent - Thème musical du film 1939 

Un des plus grands films de tous les temps que les européens ne découvrirent qu'en 1945. Il est pourtant certain que Hitler se le fit projeter. Mais sa musique avait de quoi à l'agacer : le compositeur n'était autre que Max Steiner, un juif autrichien qui avait émigré à Hollywood en 1929.