"Les amis d'André Jolivet"

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Biographie

Introduction de Lucie Kayas

Dès sa prime jeunesse, André Jolivet concevait sa musique comme une forte affirmation de non-conformisme. "Position que je conserverai coûte que coûte et qui me permettra peut-être dans l'avenir d'exprimer d'une façon non moins indépendante mais, j'espère, plus parfaite, les nouveaux rapports sonores dont je sais l'existence et dont je pressens l'éclosion" (André Jolivet, 1933).
Force nous est de constater que tout au long de sa vie, André Jolivet est resté fidèle à cette devise que l'extrême variété d'une production de plus de deux cents œuvres illustre avec évidence.
Une autre conviction restera sienne de Mana 1935) à La Flèche du temps (1974) : "Rendre à la Musique son sens originel antique, lorsqu'elle était l'expression magique et incantatoire de la religiosité des groupements humains".
Certes, Jolivet ne se voulait d'aucune école, mais il ressentait la nécessité d'écrire une musique qui s'adresse à tous. Là est son message, qui conjugue humanisme et universalisme.
Ainsi a-t-il abordé tous les genres, de l'œuvre pour un seul instrument à l'opéra (même si Bogomilé ou le Lieutenant perdu demeure inachevé), en passant par toutes les formations possibles de musique de chambre, mélodie, concerto, symphonie, cantate, oratorio, musique de scène et musique de publicité... On pourrait également dire qu'il a multiplié les styles, les juxtaposant d'une œuvre à l'autre ou en opérant la synthèse à l'intérieur d'une même pièce.
Son inspiration puise aussi bien aux sources des musiques non-européennes traditionnelles qu'à celles du jazz, du dodécaphonisme, d'un certain classicisme, des instruments électriques, mais toujours avec ce même souci : élever la musique à une dimension universelle.
En ce sens, son œuvre s'inscrit dans le XXe siècle comme un témoignage puissant de l'histoire de la musique française.

1905-1916

André Jolivet naît à Paris, le 8 août 1905, rue Versigny à Montmartre, fils de Madeleine Pérault (1874-1936) et de Victor-Ernest Jolivet (1869-1954). écoles fréquentées Institution de Melle Bulle, (25, rue du Poteau, Paris 18ème). école maternelle de la rue du Mont-Cenis, puis école primaire rue Sainte-Isaure (où enseignait Monsieur Farigoule, le père de Jules Romains). Dès l'âge de quatre ans, il commence le piano avec sa mère qui en joue et donne des leçons. Il travaillera ensuite le solfège et le piano avec Madame Francis Casadesus.
A l'époque de la guerre 14-18, il fait partie de l'équipe d'enfants dont Poulbot fit ses modèles. Il s'ingénie, comme lui, à dessiner des scènes populaires. Dans le même temps ont lieu les premières rencontres avec l'Abbé Théodas, maître de chapelle de Notre-Dame de Clignancourt, avec lequel il étudiera plus tard l'harmonie. Il découvre le chant liturgique, la musique de Schütz, Palestrina, Monteverdi, Bach, Mozart.

1917

Pour la première fois il va à la Comédie-Française qu'il fréquentera, ensuite, assidûment. Sa seule ambition alors : devenir plus tard sociétaire de la Comédie-Française.

1918

En attendant, il se construit un théâtre avec décors et personnages en carton, écrit des pièces et des poèmes. Mettant ses poèmes en musique, il écrit sa première œuvre musicale : Romance barbare. Il entre à l'école supérieure Colbert où enseigne son oncle Charles Pérault.

1919

Il découvre le texte de Teilhard de Chardin La puissance spirituelle de la matière (8 août) auteur qu'il retrouvera à la maturité. Il travaille la peinture avec le peintre cubiste Georges Valmier (1885-1937). Celui-ci qui est aussi chanteur et fait partie de la chorale de Paul Le Flem, aura une influence décisive sur sa carrière en présentant Jolivet à ce dernier.

1920

Ayant abandonné le piano, il s'achète un violoncelle avec ses économies, et étudie cet instrument avec Louis Feuillard, célèbre professeur de violoncelle. Il continue de monter et d'interpréter plusieurs spectacles dramatiques.

1921 à 1924

En 1921 il est admis à l'école normale d'instituteurs d'Auteuil qu'il termine en 1924.
Il continue à pratiquer la musique.

1924 à 1927

Service militaire qu'il effectue dans la cavalerie, à Colmar et à Mulhouse.

1927

Il débute dans l'enseignement comme instituteur des écoles de la Ville de Paris. Les questions pédagogiques l'intéresseront sa vie durant.
Avec Paul Le Flem qui exige de lui des "tonnes" de devoirs, il étudie les principes fondamentaux de la composition : harmonie, contrepoint, fugue et choral varié. Son maître l'initie aux grands polyphonistes du XVIè siècle, mais aussi à Bartok et à Berg. Il lui fait découvrir Schönberg au cours de trois concerts donnés salle Pleyel, en 1927.

1928

Le groupe Discontinuité accueille pour la première fois une œuvre de Jolivet soit la Sonatine pour violon et piano soit le Trio pour flûte, alto et harpe (information confiée à Suzanne Demarquez par André Jolivet mais n'a pu être vérifiée jusqu'à ce jour).

1929

Grâce à Paul Le Flem, il rencontre Edgar Varèse au moment de la création d'Amériques à Paris, salle Gaveau ; puis il étudie avec lui l'orchestration et la composition jusqu'au retour de celui-ci aux USA, en septembre 1933.
Mariage avec Martine Barbillon.

1930

Il compose Trois temps pour piano et un Trio à cordes qui deviendra, en 1938, la Suite pour trio à cordes.
Naissance de sa fille aînée Françoise-Martine.

1931

Première audition de Trois temps à la Société nationale de musique (14 mars). Visite de l'Exposition coloniale. Le jeune compositeur se souviendra des impressions recueillies lorsqu'il composera les Cinq incantations, "la Princesse de Bali" de Mana ou les Cinq Danses rituelles.

1932

Il demande son inscription à la SACEM au printemps.

1933

Premières rencontres avec Pierre-Octave Ferroud, Olivier Messiaen, Georges Migot, Jean Rivier, Florent Schmitt, Albert Roussel.
Relation amicale avec Antonin Artaud.
Premières exécutions à la Société Nationale et aux concerts de la Revue musicale organisés par Henry Prunières.
Premier voyage en Afrique du Nord (Algérie, Maroc) : il y entend les joueurs de flûte traditionnelle ; expérience à rattacher à la composition ultérieure des Cinq Incantations pour flûte seule.
Rejoint Varèse en Espagne, via Palma.
Mariage avec Hilda Guigue. (Ghuighui)

1934

Version définitive du Quatuor à cordes.
Rencontre avec Serge Moreux, plus tard directeur de la maison de disques Ducretet-Thomson. Il devient un ami proche de la famille et initie Jolivet à l'ésotérisme.
Voyage à Alger, Oujda,... en mars et avril.

1935

Avec Georges Migot qui la préside, Nestor Lejeune, Daniel-Lesur et Olivier Messiaen, il fonde une nouvelle société, La Spirale, dédiée à la défense de la musique de chambre contemporaine.
Cet été-là, il compose Mana, suite pour piano, inspirée par les six objets fétiches que Varèse lui avait donnés avant de repartir pour les USA.
Mana est créé par Nadine Desouches à un concert de La Spirale le 12 décembre.
Il compose aussi les Trois poèmes pour ondes Martenot qui seront crées par Maurice Martenot à la Radio nationale, le 6 mai 1935. Dans ces années, Jolivet commence à explorer des instruments nouveaux et des effets de timbres originaux, particulièrement réussis. Il est ainsi l'un des premiers compositeurs à écrire pour ondes Martenot (voir la Danse incantatoire de 1936 pour deux ondes, six percussions et orchestre). C'est l'époque où il déclare qu'il cherche à "rendre à la musique son sens originel antique, lorsqu'elle était l'expression magique et incantatoire de la religiosité des groupements humains".
Premières exécutions de ses œuvres à la Radio (Poste colonial, P.T.T., Radio-Paris).
Naissance de son fils aîné, Pierre-Alain.

1936

Année de la création du groupe "Jeune France" avec Yves Baudrier, Daniel-Lesur et Olivier Messiaen.
Le premier concert du groupe a lieu le 3 juin à la salle Gaveau ; il est dirigé par Roger Désormière (la Danse incantatoire y est créée et ne sera rejouée qu'en décembre 1994).
Concert amplement relaté dans la presse par André Coeuroy, Jacques Ibert, D-E. Ingelbrecht, Darius Milhaud, Gustave Samazeuilh, Florent Schmitt, Émile Vuillermoz, entre autres.
Nouveau voyage à Alger.
Cinq incantations pour flûte seule.
Exécutions du Quatuor, à Budapest puis à Paris, par le Nouveau Quatuor Hongrois.
Rencontres avec Arthur Honegger et Darius Milhaud.

1937

Conférence en Sorbonne en janvier, Genèse d'un renouveau musical, à la demande du Docteur Allendy, alors médecin d'Antonin Artaud.
Participation au colloque de la Fédération musicale populaire que Jolivet commentera en septembre 1937 dans "L'Art musical populaire".

1938

Création de la revue "La Nouvelle Saison" avec Jean De Beer, Jean Anouilh, Jean-Louis Barrault, André Frank. Jolivet y tient la rubrique consacrée à la musique.
Un article de Suzanne Demarquez "Jeune France 1938" salue le 3ème concert du groupe dans la Revue musicale, n° 184.
Il compose en six jours avec Daniel-Lesur le ballet L'Infante et le monstre, commande des "Ballets de la jeunesse" dont l'argument est tiré du conte d'Oscar Wilde, L'anniversaire de l'infante. Cosmogonie, prélude dont il écrit une version pour piano et une pour orchestre.

1939

Article "La Musique : plaid pour le vif" dans La Nouvelle Saison, n° 2/7, juillet 1939 : "Le musicien n'oubliant pas que la musique est d'abord une incantation magique, sera aussi un métaphysicien[...] Et ceci par le moyen du médium sonore. La musique doit être son d'abord..." Pour atteindre ce but, Jolivet s'est éloigné du système tonal y compris dans son développement dernier, le dodécaphonisme, pour utiliser les phénomènes naturels de la résonance, dont les harmoniques y compris les plus éloignés et en rejetant les limites du système tempéré.
Il compose la version piano des Cinq danses rituelles.
Mobilisation à Fontainebleau.

1940

L'expérience de la guerre lui inspire les "Trois complaintes du soldat" et sa participation aux combats lui vaudra la médaille militaire.
En juin 1940, il échoue avec une trentaine d'hommes de sa batterie dans un petit hameau de la Haute-Vienne.
Pour une présentation des Trois complaintes du soldat, il a écrit :
"Le 24 juin 1940, les 29 hommes qui restaient de notre batterie de 75 anti-chars s'installèrent à Chez Levrant, un hameau de dix feux à l'ouest de la Haute-Vienne. Il ne nous restait plus qu'à dormir, pour rattraper les semaines sans sommeil, et pour ne pas songer à l'avenir. Le temps était splendide. Le dimanche 30 juin, l'après-midi, j'allai m'étendre pour dormir encore, dans un champ près d'une source. L'endroit dominait la vallée d'une petite rivière, la Tardoire, et le paysage baigné de soleil était à la fois intime et immense. C'est là que je repris contact avec la vie. C'est là que dans le pire désarroi moral, et dans un dénuement matériel complet, je repris confiance. Et cette confiance voulut s'exprimer. En quelques instants je notai l'essentiel du texte d'un acte de Foi, d'un acte d'Amour et d'un acte d'Espérance."
"Messe pour le Jour de la paix pour voix, orgue (ou cordes) et tambourin."
Naissance de sa seconde fille, Christine.

1941

Jolivet rencontre Jean Vilar pour qui il écrit la musique de scène pour Aimer sans savoir qui, pièce de Lope de Vega, spectacle qui ne sera jamais représenté.
Conférence "Berlioz et les quatre Jeune France" donnée au Théâtre des Mathurins le 25 février, dans le cycle "La musique contemporaine et ses affinités".
Première audition le16 mai à la R.T.F (Radio Télévision Française) de "La Tentation dernière (Jeanne d'Arc)", cantate pour solistes, chœur, chœur parlé et orchestre sur un livret de Claude Vermorel.
Rencontres avec Claude Delvincourt, Georges Duhamel, Philippe Gaubert, Henri Ghéon, Jacques Rouché.
Première musique de film avec Arthur Honegger, "La Boxe".

1942

Il obtient une bourse de l'Association pour la pensée française qui lui permet de quitter l'enseignement.
Il compose la Suite delphique.
Musique de scène pour le "Mystère de la Visitation" d'Henri Ghéon d'où sera tirée la Suite liturgique pour voix, hautbois/cor anglais, violoncelle et harpe qui "allie l'emploi superbement coloré de timbres instrumentaux avec des modes non européens et un style de chant déclamatoire" (Bridget Conrad).
Il écrit "Dolorès ou le miracle de la femme laide", opéra bouffe en un acte sur un livret d'Henri Ghéon créé en concert en 1947 et porté à la scène en 1960.
Création en juin, des "Cinq danses rituelles" par Lucette Descaves. à l'École normale de musique.
Premiers enregistrements sur disques (ballets).

1943

Il dirige à la Comédie-Française la musique d'Arthur Honegger pour les représentations du Soulier de satin de Paul Claudel.
Il rédige un ouvrage sur Beethoven.
Naissance de son second fils, Merri.
29 avril, création du ballet Guignol et Pandore à l'Opéra de Paris (argument et chorégraphie de Serge Lifar, décors et costumes d'André Dignimont) :
"La donnée essentielle du scénario de Serge Lifar qui m'a guidé dans le choix des éléments musicaux de la partition est la suivante : les personnages traditionnels de Guignol y sont considérés comme des êtres humains tandis que le marionnettiste, lui, est un pantin de bois et de toile... Toute musique écrite pour le théâtre doit, avant tout, servir à l'action scénique. Mais là, comme ailleurs "jamais de la nature il ne faut s'écarter", ainsi que le prescrit Boileau. Et, peut-être, que pour se rapprocher de l'homme, pour le retrouver, n'y a-t-il pas de meilleur truchement que les marionnettes ?".
"Andante pour orchestre à cordes"

1944

"Poèmes intimes" (Louis Emie)
5 décembre Première audition des Danses rituelles à la Société des concerts du Conservatoire sous la direction d'André Cluytens.
Morceau de concours pour le Conservatoire : "Chant de Linos pour flûte et piano".
Premières éditions chez Durand et Costallat.

1945

Le 1er janvier, André Jolivet est nommé directeur de la musique à la Comédie-Française, fonction qu'il occupera jusqu'en 1959.
Son attitude vis-à-vis de la tradition musicale de la maison de Molière est tout à fait originale.
Lorsqu'il s'agit des pièces de Molière, plutôt que de composer de nouvelles musiques de scène, il se tourne vers les anciennes pages de Lully et les réorchestre.
Il écrira les musiques de scène pour cinq pièces de Molière : Le Malade imaginaire (1944), Les Précieuses ridicules (1949), Le Bourgeois gentilhomme (1951), Les Amants magnifiques (1954), L'Amour médecin (1955).
Il dirige également l'orchestre où jouent fréquemment, entre autres, Louis Dilliès, Lily Laskine, les membres du quatuor Parrenin, Jean-Pierre Rampal.
Il compose la Première Sonate pour piano (écrite à la mémoire de Béla Bartók qui vient de disparaître), la Sérénade pour hautbois et piano, et sa version pour quintette à vent et hautbois principal.

1946

Fanfares pour Britannicus : création à Bruxelles par la Musique des Guides.
Voyage en Angleterre avec la Comédie-Française.

1947

Création le 31 janvier de la Sonate pour piano par Yvette Grimaud à la Société nationale de musique.
Création le 5 mars de Psyché à Bruxelles sous la direction de Franz André.
Création le 4 mai, audition à la R.T.F. de Dolorès ou le Miracle de la femme laide sous la direction de l'auteur.

1948

Voyage en Autriche et Hongrie, en avril : concerts et conférences à Vienne (il y dirige la création du Concerto pour ondes Martenot puis celle de la Suite delphique), ainsi qu'à Budapest. Il écrit le Concertino pour trompette.
Il est désigné Vice-président des Semaines musicales de Royaumont.
Composition de Hopi Snake Dance, œuvre dédiée à Darius Milhaud qui la fit créer à Tanglewood en août.

1949

Les éditions Heugel publient plusieurs œuvres.
Composition du Concerto pour flûte et orchestre à cordes qui sera créé l'année suivante par Jean-Pierre Rampal, sous la direction de l'auteur.

1950

Création du ballet L'Inconnue le19 avril à l'Opéra de Paris, sur le thème de la guerre et de la paix (argument de Léandre Vaillat et chorégraphie de Serge Lifar).
Travaille sur un autre ballet La Naissance de la Paix, inspiré d'un texte de Descartes écrit pour Christine de Suède et de la suite gravée de Jacques Callot "Les Horreurs de la Guerre" qui ne sera pas terminé.
Voyage en Égypte : il y rencontre les égyptologues de l'École française du Caire Alexandre Varille, Schwaller de Lubitsch, Étienne Drioton, de Stoppelaère.
Ce séjour en Égypte inspire épithalame (dont certains éléments poétiques sont extraits de textes initiatiques de la Haute-Égypte) ainsi que le second mouvement de la Première Symphonie (Louqsor).
Création du Concertino pour trompette le 10 juin 1950 à l'Abbaye de Royaumont, sous la direction de l'auteur.
La même année, il compose le Concerto pour piano et orchestre (commande de la Radio, sous le titre "Équatoriales").

Tout au long des années 50 puis 60, le nombre de voyages à l'étranger s'accroît :
- en Europe : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Espagne, Grande-Bretagne, Grèce, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Suisse, Tchécoslovaquie, Yougoslavie;
- en Asie : Inde, Japon, Liban, Turquie ;
- en Afrique : Algérie, Egypte, Maroc ;
- en Amérique : Etats-Unis, Mexique.
Il est invité pour présenter ses œuvres et très souvent les diriger, donner des conférences. Mais il dirige aussi la musique de ses aînés et celle de ses pairs.
Ainsi, en Espagne, il donne la première audition madrilène de La Création du Monde de Darius Milhaud ; à Zagreb, il programme Jean Françaix, Darius Milhaud, Jean Rivier,... ; à Mexico, Henri Dutilleux, Albert Roussel.

1951

Musique de scène pour Antigone de Sophocle et orchestration de la musique de Lully pour Le Bourgeois gentilhomme lors de la reprise de la pièce à la Comédie-Française.
Le Grand Prix musical de la Ville de Paris lui est décerné.
Création à Strasbourg le 19 juin du Concerto pour piano par Lucette Descaves sous la direction d'André Jolivet, qui donne lieu à l'une des fameuses batailles de l'histoire de la musique au XXe siècle.

1952

Composition du Concerto pour harpe et orchestre de chambre et création le 12 octobre, au Festival de Donaueschingen, par Lily Laskine sous la direction de Hans Rosbaud.

1953

Premier microsillon (Ducretet-Thomson) récompensé, en 1954, par un Grand prix du disque : y sont gravés le Concerto pour piano, le Concertino pour trompette, l'Andante pour cordes.

1954

Orchestration des Amants magnifiques de Lully, musique de scène pour Prométhée enchaîné d'Eschyle adapté par Jean De Beer.
Premier voyage en URSS : il accompagne la Comédie-Française et prend ses premiers contacts avec l'Union des compositeurs (Guillels, Katchaturian, Kabalewski, Mouradeli, Oistrakh,...)
Création de la Première Symphonie à Haïfa. Les deux autres symphonies seront, elles aussi, créées à l'étranger, de même que de nombreuses autres œuvres, telles que le Concerto pour harpe en Allemagne en 1952, la Suite transocéane à Louisville (USA.) en 1955, épithalame à Venise en 1956,
La Flèche du temps
à Berne en 1973 et Pipeaubec à Hambourg en 1987.
Composition du Concerto pour basson, orchestre à cordes, harpe et piano.
Composition du Second concerto pour trompette.

1955

Parution du livre sur Beethoven aux Editions Richard-Masse.
Deuxième microsillon paru chez Véga avec le Concerto pour ondes Martenot et le Concerto pour harpe.
Centième représentation du ballet Guignol et Pandore à l'Opéra de Paris.

1956

Création le 20 mai, de La Vérité de Jeanne devant la maison de Jeanne d'Arc à Domrémy, cet oratorio est une commande de l'abbé Carl de Nys à l'occasion du cinquième centenaire du procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc, est écrit sur des extraits du texte du procès.
Composition de la Sérénade pour deux guitares créée par Ida Presti et Alexandre Lagoya à la salle Gaveau le 12 novembre.

1957

Membre fondateur du Comité National de la Musique, dont il sera vice-Président en 1970.
Le n°33 de la revue Zodiaque lui est consacré.

1958

Création le 28 mars, à l'Opéra-Comique, du ballet Concerto sur le Concerto pour piano et orchestre avec une chorégraphie de George Skibine (décors et costumes d'André Delfau). Couronné par le Grand Prix de la critique lyrique et chorégraphique.

1959

Nommé conseiller technique auprès d'André Malraux à la Direction générale des Arts et Lettres du ministère de la Culture ; il occupe cette fonction jusqu'en 1962.
Membre du jury du concours Marguerite Long - Jacques Thibaud.
PPremier voyage au Japon où il retrouve la musique japonaise traditionnelle.
Création du Centre Français d'Humanisme Musical (CFHM) à Aix-en-Provence. Il l'anime pendant cinq années consécutives (jusqu'en 1963). Les sessions ont lieu en juillet, pendant la durée des Festivals d'Aix-en-Provence et d'Avignon. Chaque matin, il donne des cours de composition aux participants ; chaque fin d'après-midi, des conférences sont données par des personnalités des mondes musical et artistique telles : Alain Daniélou, Max Deutsch, Henri Dutilleux, Antoine Goléa, Maurice Jarre, Abraham Moles, Michel Philippot, Francis Poulenc, Georges Skibine, Jean Vilar, Iannis Xenakis, ...
Cette même année, il participe à l'Académie de musique de Saint-Jacques de Compostelle où il est de nouveau invité en 1966.

1960

Jean Vilar fait appel à André Jolivet pour la musique d'Antigone de Sophocle, pièce pour laquelle il avait déjà écrit une musique de scène en 1951 pour la Comédie-Française. La démarche résolument différente pour cette nouvelle Antigone s'inscrit dans ses recherches esthétiques amorcées avec la Suite delphique dix-sept ans plus tôt sur les musiques primitives ou antiques ; l'écriture du chœur porte la trace de références constantes aux modes mélodiques grecs et aux modes rythmiques.
Création scénique le 8 avril, de Dolorès ou le Miracle de la femme laide à l'Opéra de Lyon.
Premier voyage aux USA où il dirige ses œuvres.

1961

Création le 17 mars, à l'Opéra-Comique, du ballet Marines sur une chorégraphie de George Skibine sur le Second Concerto pour trompette (décors et costumes de Bernard Daydé).

1962

Création le 6 juin, de la Messe "Uxor tua" en l'église Saint-Séverin écrite à l'occasion du mariage de son fils aîné.
Membre du jury du Prix de Rome, décerné par l'Institut des Beaux-arts.
Il est élu le 26 octobre Président de l'Association des Concerts Lamoureux poste qu'il occupera jusqu'en 1968.
Première audition, le 20 novembre du Premier Concerto pour violoncelle par André Navarra et l'Orchestre national sous la direction de Dimitri Chorafas.
Il est appelé à siéger aux Commissions des IVème et Vème Plans ; rencontres avec François Bloch-Laîné et de nombreuses personnalités de la société civile.

1963

Création le 18 janvier, à l'Opéra de Marseille, du ballet Suite transocéane sur une chorégraphie de Joseph Lazzini et Pierre Roumet (décors et costumes : René Allio).
Premier voyage en Israël à l'occasion d'un Congrès de la SIMC (Société internationale de musique contemporaine) ; ce séjour lui inspire la Suite rhapsodique pour violon seul, écrite au retour.

1964

Séjour aux USA au cours duquel il retrouve longuement Varèse.
Création de la Troisième Symphonie (commande du gouvernement mexicain) à Mexico, sous sa direction, lors du Festival de musique contemporaine.
Création en juillet, au festival des Baux-de-Provence, du ballet Incantations d'après les Cinq incantations pour flûte (livret et chorégraphie de Françoise et Dominique Dupuy, directeurs des Ballets modernes de Paris).
Reprise du même ballet, en septembre, au Festival de danse de Cintra (Portugal).

1965

Création le 12 mars, à l'Opéra-Comique, du ballet Ariadne sur une chorégraphie de Alvin Ailey (livret de Pierre-Alain Jolivet ; costumes de Theoni V. Aldredge ; décor de Ming Cho Lee).
Création à l'O.R.T.F., le 9 avril, du Coeur de la matière, cantate pour solistes, chœur mixte et orchestre, sur des textes de Teilhard de Chardin.
Promu Président d'honneur du Syndicat National des Artistes musiciens dépendant de la Fédération Nationale du Spectacle, où il avait été admis en 1946.
Mort d'Edgar Varèse : Jolivet compose en son hommage Cérémonial, qui sera créé au Festival de Lucerne en 1969 par les Percussionnistes de Strasbourg.

1966

Nommé Professeur de composition au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (CNSM) où il reprend la classe Darius Milhaud et Jean Rivier. Il y restera jusqu'en 1971.
Deuxième séjour en URSS : concerts monographiques à Moscou, Léningrad (Saint-Pétersbourg), Kiev, conférences, enregistrements de disques, émissions de télévision...

1967

Création à Moscou du Second Concerto pour violoncelle et orchestre par Mstislav Rostropovitch sous la direction du compositeur.
Voyage au Liban sur invitation des Jeunesses musicales de Beyrouth ; deuxième voyage en Israël. Il visite notamment le côté Est de Jérusalem (exactement la veille de la Guerre des Six jours).
De 1968 à 1974, il participe à plusieurs biennales de musique française en URSS.

1968

Nouveau séjour en Autriche. Il va voir le tombeau de Beethoven au cimetière central de Vienne.
Le 13 mai, il participe au défilé de la République à Denfert-Rochereau, au titre de Président du Syndicat National des Artistes Musiciens (Fédération Nationale du Spectacle).

1969

Création de Mandala pour orgue à Zwolle (Pays-Bas) puis à Bordeaux par Jean Guillou.

1970

Nouveau voyage au Japon.
Première audition, le 17 décembre, de Patchinko pour deux pianos.

1971

Création le 30 avril, de Songe à nouveau rêvé pour soprano et orchestre sur des poèmes d'Antoine Goléa.
Arioso barocco pour trompette et orgue, œuvre enregistrée sur disque à Munich par Maurice André avant sa création publique.

1972

Composition du Concerto pour violon et orchestre, dont son plus fréquent interprète Devy Erlih a pu dire : "Je le ressens comme une sorte de cérémonie hypnotique dont le violon serait le principal officiant, qui, avec l'orchestre et en maintenant une tension permanente, créerait et stimulerait les forces à l'efficacité desquelles Jolivet a toujours cru pour entraîner l'auditeur vers un état de transe".
Création de Heptade au Théâtre de la Ville par Francis Hardy et Francis Dupin.

1973

Travaille à la commande d'un opéra par Rolf Liebermann pour l'Opéra de Paris : Bogomilé (d'après Le lieutenant perdu de Marcel Schneider) dont des extraits orchestrés par Michel Philippot ont été crées à l'Opéra de Paris en 1982.
Création à Berne de La Flèche du temps (commande de Théo Hug).

1974

Création à Lille de Yin-Yang, œuvre écrite pour le quarantième anniversaire du mariage d'André Jolivet, par l'Ensemble Jean-Pierre Wallez.
André Jolivet meurt à Paris le 20 décembre.

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Catalogue des œuvres par type

Écrits