Élèves
L’école de musique d’Albert Tadlewski se situait au 29. boulevard Dubouchage à Nice, actuellement à côté du Musée de la Photographie (théâtre de l’Artistique) et anciennement du temple Prostestant (église réformée de France).
Tout porte à imaginer l’intime collaboration qu’il pouvait exister entre l’Ecole et le Théâtre.
De Nice à Auschwitz
Le déclenchement de la guerre contre l’Allemagne, le 3 septembre 1939,
provoque le départ des unités stationnées à Nice pour le front du Nord-Est.
Le 10 juin 1940, la déclaration de guerre de l’Italie contre la France
provoque l’arrestation des fascistes italiens qui habitent à Nice.
À la suite de la signature de l’Armistice du 22 juin 1940, le maire de Nice
Jean Médecin se rallie au maréchal Pétain, le 6 juillet. En tant que
sénateur, il vote pour que les pleins pouvoirs soient conférés au maréchal,
le 10 juillet. 356 Niçois ont été tués au front, tandis que 4295 sont
prisonniers.
Le préfet Marcel (II) Ribière arrive à Nice en septembre 1940 pour imposer «
l’ordre nouveau » de Vichy. Il est secondé par la Légion française des
combattants (L.F.C.), dont le président départemental est Joseph Darnand.
Le maire Jean Médecin est maintenu dans ses fonctions, le 13 mars 1941. Des
agressions antisémites ont lieu en juillet 1941 et en mai, juin et septembre
1942. Le gouvernement Laval déclenche une rafle de Juifs étrangers le 26
août 1942.
655 personnes sont arrêtés et internées à la caserne Auvare. 560 d’entre
elles sont déportées à Drancy, le 31 août 1942.
Les premiers groupes de résistance sont constitués dès septembre 1940, au
lycée de garçons (lycée Masséna). Les premières actions ont lieu en 1942. Le
14 juillet 1942, une manifestation réunit plusieurs centaines de personnes
place Masséna.
À partir du 11 novembre 1942, l’armée italienne occupe la ville et accroît
sa zone d’occupation en France. Grâce à l’œuvre du banquier juif italien
Angelo Donati et du capucin Père Marie-Benoît les autorités fascistes
freinent l’application des lois antisémites de Vichy.
La Résistance se poursuit. Le 14 juillet 1943, une manifestation d’un
millier de personnes a lieu avenue de la Victoire et place Masséna. Sur la
pression des autorités occupantes, Jean Médecin quitte la ville le 27
juillet 1943.
La capitulation de l’Italie, en septembre 1943, marque la fin de
l’occupation italienne, mais le début de l’occupation allemande,
particulièrement brutale. Le SS Alois Brunner arrive à Nice le 10 septembre
1943.
Il organise, jusqu’au 15 décembre 1943, la déportation de 1820 Juifs vers
Drancy. Après son départ, 1129 autres personnes sont déportées, jusqu’au 31
juillet 1944. Certaines organisations parviennent à sauver des Juifs.
Le réseau Marcel, dirigé par Moussa Abadi, sauve ainsi 527 enfants avec
l’aide de l’évêque, Paul Rémond.
À partir du 10 septembre 1943, à la suite de l’armistice signé entre
l’Italie et les Alliés, la Gestapo entra donc à Nice et y organisa la traque
des Juifs selon un plan pré-établi par Rôtke et Brunner.
Les rafles furent pratiquées dans toute l’ancienne région d’occupation
italienne avec une méthode, une intensité et une cruauté jusque là inusitées
en France :
Jusqu’au 14 décembre, 2 500 Juifs furent arrêtés et détenus à l’hôtel Excelsior près de la gare de Nice où le docteur Abraham Drucker, médecin juif du camp de Drancy, transféré à Nice pendant trois mois, était chargé d’examiner les Juifs arrêtés.
27 transferts furent organisés de Nice à Drancy de septembre à décembre 1943 pour un total de 1 819 personnes. On estime le nombre de Juifs vivant ou réfugiés sur la Côte d’Azur en 1943 à 25 000.
Arrêté le 11.09.1943 à Nice, puis déporté le 10.10.1943 après un “séjour” au camps de Drancy.
Il a survécut au camps d’Auschwitz / Monowitz, mais mourra finalement le 23.09.1945 à Bydgoszcz (Pologne)
où il avait rejoint son frère.
Il ne reviendra jamais à Nice et son Institut International de Musique fermera ses portes.