Claire Monis
(10 février 1922, Paris 10e - 25 octobre 1967, Paris 16e à 45 ans,
inhumée au Cimetière parisien de Bagneux)
Chanteuse, actrice, résistante, déportée, membre de l’orchestre des femmes d'Auschwitz
Source : Wikipedia avec simplifications :
Claire Monis — Wikipédia
(wikipedia.org)
Claire Monis en 1946
Biographie
Famille et enfance
Claire Monis naît le 10 février 1922 dans le 10e arrondissement de Paris
1.
Ses parents, Avroum (Abraham, alias Albert) Monis, chasseur de théâtre, clarinettiste Klezmer, accordéoniste, et Suzanne Aisenstein
Originaires de Russie, ils ont émigré en France au début du XXe siècle, fuyant les pogroms antisémites en Russie.
Ils se sont mariés2 le 7 mai 1921 dans le 18e arrondissement de Paris et ont obtenu leur naturalisation
française en 1928 avec leurs deux fillesa,4.
Le couple s’installe comme marchand de meubles avec l’enseigne « Aux Galeries Saint-Maur »b,
qui devient un peu plus tard un magasin d'ébénisterie "Les Meuble Monis".
Extrait du papier à en-tête du magasin
« Aux Galeries Saint Maur » avec le nom de
Monsieur Monis.
Carrière de chanteuse
Claire Monis, lauréate du music-hall des jeunes
23 novembre 1938.
En 1938, Claire est lauréate du « music-hall des jeunes », un concours organisé par la fédération
des jeunesses communistes de France, ce qui la conduit à participer avec Pierre Dac au gala de la jeunesse7.
Elle participe à des concerts radiodiffusés, notamment dans l'émission de Charles Trenet pour la station Radio
Cité8,
avec Élyane Célis et André Perchicot9.
1938 : Claire Monis dans le rôle de Clarita
dans le film Je chante.
Elle chante également au cinéma où
elle joue le rôle de « Clarita » dans le film 3Je chante3, comédie musicale réalisée en 1938 par Christian Stengel avec Charles Trenet10
,
11
,12.
Claire Monis chante dans les cabarets
parisiens : avec Jacques
Pills au cabaret « Chez Elle »13,
à « La Boîte à Sardines »14 ;
qualifiée de « chanteuse swing »,
elle anime les soirées du cabaret « Au Normandy »15.
Elle participe, notamment avec Paul Meurisse et Marguerite Gilbert au grand gala d'ouverture du cabaret « À la
Cave de la Cloche »16.
Elle participe aussi au programme du cabaret « L'Écrin », 19 rue
Joubert Paris 9e, avec Léo Marjane, Jacqueline Figus et Jean Solar.17
Résistance et déportation
Tour de chant de Claire Monis, 1942,
Cabaret L'Ecrin.
Claire Monis est résistante dans
les Forces
françaises libres (FFL) et les Forces françaises
combattantes (FFC) au sein du réseau Robin-Buckmaster18 créé
par Jacques
Weil et dont elle est la secrétaire. Elle utilise
son tour de chant (ordre des chansons et changement de mots) pour
informer son réseau.
Elle est arrêtée le 22 juin 1942, 6, place du Combat19 à
Paris et envoyée à la prison de Fresnes, puis internée le 10 septembre 1942 à la citadelle d’Autun dans le département de Saône-et-Loire.
Elle se déclare non juive et essaie vainement d'obtenir un certificat de baptême catholique, mais le nouveau directeur du statut des personnes juives (dépendant du commissariat général aux questions juives),
Emile Boutmy, réclame en vain l’acte de naissance de son père. Claire sera classifiée comme « 100% juive » le décembre 194 20,
21.
Elle est envoyée au camp de Drancy où elle laissera 100 francs22 à
la caisse des dépôts et consignation avant d’être déportée23 à
Auschwitz par le convoi n° 66 du 20 janvier 1944.
Elle a 21 ans. Elle échappe à l'extermination après avoir été recrutée dans l’orchestre
des femmes d'Auschwitz en tant que chanteuse24,
25,26 dans
l’orchestre dirigé par Alma Rosé.
Elle y retrouve d’autres Françaises dont
Hélène Rounder et Fanny Ruback qui survivront également.
Toutes les survivantes sont transférées le octobre 1944, au camp de Bergen-Belsen, où elles arrivent le 2 novembre 1944.
Le camp est libéré le 15 avril 1945 par l'armée britannique. Claire Monis est rapatriée par camion le 17 mai 1945 à Paris. Elle obtient son certificat de
la Force Française Combattante avec le grade de lieutenant27.
Après la guerre
Claire Monis est victime d’une cabale déclenchée par le témoignage de Fania Fénelon, autre rescapée et membre de l’orchestre.
Elle est
défendue par de nombreux témoignages, notamment celui de Violette
Jacquet-Silberstein28
,29
,e,
d’Anita Lasker-Wallfisch ainsi que d'Helena
Dunicz-Niwińska31.
Claire rencontre Charles-Henri Kahn (1915-1999) en 1945 dans une manifestation gaulliste et l'épouse en
1947 à Paris dans ler arrondissement.
De ce mariage naissent deux enfants dont Philippe
Kahnf30 en
1952.
Ils divorcent en 1961 et Claire fera attribuer à son fils le
statut de pupille
de la Nation.
Claire poursuit sa carrière comme violoniste et chanteuse (classique, klezmer et jazz) et reçoit fréquemment ses amis résistants (comme Jacques
Weil) et musiciens autour du piano familial.
Elle joue avec Luis
Mariano en 1948 dans l'opérette Andalousie de Francis Lopez à la Gaîté-Lyrique32,
et interprète de nouveau le rôle en 1949 et en 1950, à Lyon33.
Après plusieurs voyages au Canada et aux États-Unis, elle s’oriente
ensuite vers la production avec des séries pour la télévision comme L'Inspecteur Leclerc en 196234,
puis Les Aventures de Robinson Crusoé en 1964-196535,
le film Trois chambres à Manhattan de Marcel Carné en 196536 mais
aussi Le Golem en 1966 avec Jean Kerchbron34.
Claire Monis est ensuite productrice à l'ORTF puis à Radio France.
Décès
Mention "Mort pour la France" apposée
sur l'acte de décès de Clairee Monis.
Pierre tombale et épitaphe de Clairee Monis.
Clairee Monisest renversée par une
automobile devant le magasin de ses parents au 11 Rue
du Faubourg du Temple. Elle meurt quelques jours plus tard des
suites de cet accident, le 25 octobre 19677 à son domicile dans lee
166e arrondissement
de Pariss377.
Elle est inhumée le 27 octobre 1977 au cimetière parisien de Bagneuxx38.
La mention « Mort pour la France » est apposée sur l’acte de décès en 197739
40.
Pour approfondirPour approfondir
Bibliographie
- (en) Richard Newman, Alma Rosé : Vienna to Auschwitz, Karen Kirtley, coll. « Hal Leonard Corporation », ,2003 (ISBN 1-5746-7085-9 et 978-1-574-67085-1)
- (en) Helena Dunicz Niwińska, Ones of the Girls in the Band : Museum Auschwitz Birkenau, Karen Kirtley, 102 p. (ISBN 8-3770-4057-3 et 978-8-377-04057-7)
- Anita Lasker-Wallfisch, La Vérité en héritage : La Violoncelliste d'Auschwitz, Albin Michel, 2003 (ISBN 2-2261-0462-3 et 978-2-226-10462-5)
- Jean Jacques Felstein, Dans l'orchestre d'Auschwitz : Le secret de ma mère, Imago editions, 2010 (ISBN 2-8495-2094-2 et 978-2-849-52094-9)
- Fania Fénelon, Sursis pour l'orchestre : témoignage recueilli par Marcelle Routier, Stock, 1976 (ISBN 2-2340-0497-7 et 978-2-849-52094-9)
- (en) Susan Eischeid, The Truth about Fania Fénelon and the Women’s Orchestra of Auschwitz-Birkenau, Stock, 1976 (ISBN 9-783-319-31038-1)
Articles connexesArticles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- Les deux filles sont Claire, sujet de cet
article, et Jeannine (7
mai 1928 10 décembre 2010)3.
-
↑ Le commerce « Aux
Galeries Saint-Maur » était situé 217, rue
Saint-Maur dans le 10e arrondissement
de Paris5.
-
↑ Le commerce « Les
Meubles Monis » était situé 11,
rue Faubourg
du Temple dans le 10e arrondissement
de Paris6.
-
↑ rebaptisée place
du Colonel-Fabien.
-
↑ Susan Eischeid,
l'auteur de l'ouvrage, a reçu le "Presidential Excellence Award for
Research" pour ses travaux sur ce sujet30.
-
↑ Le second enfant est
Richard Georges Kahn (09 mars 1951 - 19 mai 1951), qui meurt
accidentellement et est inhumé au cimetière
parisien de Thiais.
Références
-
« Table décennale 1913-1922 du 10e arrondissement » [archive],
sur le site des archives de la ville de Paris (consulté le 14 mai 2021 ), p. 3/21.
-
↑ « acte
de mariage no 1668
dans le 18e arrondissement de Monis-Aisenstein » [archive],
sur le site
des archives de la ville de Paris (consulté
le 14 mai 2021 ), p. 29/31.
-
↑ Fichier
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↑ Journal
officiel de la République française, édition du 8
juillet 1928 , p. 7613, [lire
en ligne .
-
↑ Publicité pour le
commerce « Aux Galeries Saint-Maur », sis 217, rue
Saint-Maur dans le 10e arrondissement
de Paris, dans le quotidien Le
Matin, édition du 24 juin 1923 , [lire
en ligne .
-
↑ Publicité pour le commerce « Les meubles Monis », sis 11,
rue Faubourg du Temple dans le 10e arrondissement
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édition du 2
décembre 1961 , [lire
en ligne .
p10 section Meuble
-
↑ La fédération des jeunesses communistes de France vous invite au gala de la jeunesse - du
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Dac, le roi des loufoques et Claire Monis, in le quotidien L'Humanité,
édition du 23
novembre 1938, (lire
en ligne.)
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↑ Radio-Cité, le
poste le plus écouté, vous offre ce soir, in le quotidien L'Intransigeant,
édition du 27
juin 1938 , [lire
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↑ Les principales
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↑ « Memoire
Celestins Lyons » [archive],
sur le site du Théâtre de Lyon(consulté le 15 mai 2021 ).
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↑ Revenir plus haut en :a et b« Paragraphe:
Décès », L'intransigeant, 28 octobre 1967 , p. 5 -- section Décès (lire
en ligne [archive])
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producer : Claire Monis [archive].
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↑ « Table
annuelle 1965-1974 » [archive],
sur Le site des archives de la ville de Paris (consulté le 14 mai 2021 ), p. 13.
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↑ Avis du Secrétariat d'Etat aux anciens combattants, décision N°100.348.99.205.EC du 21 février
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↑ « Acte
de décès -- Mairie de Paris -- acte #1376 » [archive],
sur www.paris.fr