Henryk Król (enregistré dans le camp comme Heinrich Krol) est né en 1910 à Katowice-Dąbie. Technicien-mécanicien de profession. Au début de l'occupation allemande, il travailla à la municipalité de Chorzów. Le 15 avril 1940, il a été arrêté. Le 18 mai, il a été transféré de Chorzów à la prison de Sosnowiec et, le 15 juin, au camp d'Auschwitz, où il a reçu le numéro 1183. Il était employé dans la cuisine du camp. Parce qu'il était capable de jouer du violon, en décembre 1940, il a été transféré dans l'orchestre du camp. Après un certain temps, il est devenu son violon solo.
Dans un article de 1973, il a raconté l'histoire de la « Arbeitslager Marsch » qu'il a composée :
« Je ne connaissais pas encore les principes de l'harmonie et du contrepoint. Étant,
cependant doté d'une soi-disant oreille absolue, j'ai composé sans cesse. Je l'ai écrite en Do majeur comme je l'ai entendue dans mon
imagination.
J'ai composé pendant un mois, en mai 1941 dans la salle d'écriture du bloc N° 1.
Lorsque j'ai terminé la partition, Franz Nierychło - chef de l'orchestre - a ordonné que l'œuvre soit transcrite pour les différents pupitre d'orchestre. Pour
réaliser ce travail, j'ai demandé à mes collègues de l'orchestre de m'aider. Ils ont aimé la marche.
Quand Nierychło est
venu, je lui ai dit que tout était prêt.
Il a commencé à diriger ne sachant pas que les musiciens l'avaient déjà entendue une fois. Il a été surpris par la qualité de l'exécution.
A
la fin, il m'a immédiatement demandé: "tu as fait ça tout seul?" tout en ajoutant quelques mots à censurer. Ce n'était pas un homme bon, et il ne put pas contrôler sa jalousie.
Dès lors, ma marche est entrée dans le «répertoire» permanent de l'orchestre du camp. J'ai réussi à garder l'original de la partition.
Quand j'ai été libéré du camp, je n'ai pas voulu prendre ces documents de peur d'être
accusé d'espionnage. La partition a été emportée par un autre détenu du camp. »
Henry Król a été libéré du camp d'Auschwitz le 12 mai 1942.
Hubert Szczęśniak
Jagiellonian University
Musical Sources Survived in the Collection of the Auschwitz-Birkenau State
Museum
http://www.ejournals.eu/pliki/art/10569/
From the last discussed work, Arbeitslager Marsch composed by the prisoner Henryk Król, only the cover has been preserved in the Collections Department of PMA-B (see: Appx. II, No. 2). The full manuscript was in possession of the composer, today it is probably already in the hands of his relatives. However, the Auschwitz-Birkenau State Museum has a photocopy of the composition. Seeing the work for the first time, the author of this article stated that this print is certainly not a manuscript from which the composition was performed while the camp existed. This is evidenced by the staff paper on which the march was written. This is most likely a music notebook produced by Polskie Wydawnictwo Muzyczne (Polish Music Publishing House)—in the bottom-left corner of the sheet, there is a matrix (WPM 14). This publishing house was created in 1945. Hence, the described manuscript is a post-war attempt of the composer to reproduce the work performed in the main camp. A copy of this manuscript includes 26 cards. These are only instrumental parts (no score), intended for string quintet, flutes (2), oboes (2), clarinets (2), bassoons (2), French horns (4), trumpets (2), trombones (3), tube and snare drum. The march consists of two parts. The first, in B@ major, begins with a seven-bar trumpet solo fanfare, followed by tutti. This part is dominated by a melodic movement based on arpeggiated chords, in the final section the solo part is played by flutes, clarinets and cellos. The middle part—Trio in A@ major—starts with secondary dominant to F minor key. In terms of a form, it can be presented with a scheme: 4-bar introduction + ABA’. The introduction and the middle part B are maintained in the parallel key, and A and A’ parts in the main key (A@ major) of this march. When analysing the rhythm, it can be noticed that in the whole work the tresillo patterns of four-notes and eight-notes are significant (often legato) when permanently accentuating the main impulse of a bar—a feature which is characteristic for the form of march. Lachendro claims49 that the composition is similar to Radetzky’s March.