Petr Eben (1929-2007) : Job, cycle biblique pour orgue.
Psalmus PSAL006

Hervé Lamy, chant grégorien
Olivier d’Ormesson, orgue Cavaillé-Coll de l’église Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts à Paris.
Enregistré en juillet 2008 et février 2009
Livret bilingue français/anglais
Durée totale 72’18’’
L'œuvre magistrale de Petr Eben, Méditation sur la figure biblique de Job, est ici restituée avec toute la richesse de l'orgue Cavaillé-Coll de l'église Saint-Antoine des Quinze-Vingts à Paris, et magnifiée par l'alternance des plus belles pièces grégoriennes de l'Office de Job.
En hommage au célèbre compositeur tchèque récemment disparu Petr Eben (1929-2007), et pour les 80 ans de sa naissance, Psalmus a souhaité offrir au public cette œuvre magistrale, méditation à l’orgue sur la figure biblique de Job.
Le Premier enregistrement français de ce chef d’œuvre trouve, enfin, un instrument à sa mesure, avec l’orgue Cavaillé-Coll de l’église Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts de Paris, qu’EBEN affectionnait tout particulièrement, et dont la richesse de timbres rejoint l’esthétique du compositeur.
Ce cycle biblique, conçu par Eben comme devant comporter une alternance entre les pièces d’orgue et le texte sacré, est ici, comme magnifié par le recours au chant des plus belles pièces grégoriennes de l’office et de la messe de Job, qui rend absolument unique cette version de l’œuvre.
Hervé Lamy, dont les enregistrements de chant grégorien ont été couronnés par la presse musicale, prête sa voix à ces œuvres, tandis que le jeune et brillant organiste Olivier d’Ormesson s’affirme, avec ce disque, comme l’interprète idéal de ce répertoire,
en réussissant à nous faire pénétrer dans l’univers si émouvant et si profond de Petr Eben.

« Une exceptionnelle réalisation à recommander ! », Claude Ollivier, Paris Notre-Dame, 24 septembre 2009
« Coup de cœur » du magazine La Revue du Son, octobre 2009 : « L’orgue Cavaillé-Coll est vraiment grandiose dans son assise, sa richesse harmonique, la différentiation des jeux. Superbe ! », Philippe Viboud
« Une version de référence, rehaussée par la présence du chant ; et la prise de son est exceptionnelle », Frédéric Munoz, Resmusica

En 1969, lors d’un récital d’orgue de Milan Slechta en la cathédrale de Nimes, le public français découvrait le compositeur Petr Eben au travers de son cycle d’orgue Musique du Dimanche. Véritable choc pour nos oreilles entendant alors une musique nouvelle, originale et inspirée. Plus tard, en 1984, lors d’un voyage à Prague, une rencontre avec le compositeur fut un grand moment de partage et d’échanges. En difficulté avec le régime politique d’alors, il avait bien du mal à se faire entendre, et se faire reconnaître, pour son statut d’artiste, ses apparitions en public restaient fort parcimonieuses. Il était pourtant reconnu et aimé d’un public toujours plus nombreux à louer ses grandes qualités de musicien, comme en témoigna ce jour là, une vive ovation à la salle Smetana de Prague, où l’une de ses œuvres était exécutée. Il était heureux d’offrir ses partitions aux organistes qu’il rencontrait, et divers artistes à l’ouest firent circuler peu à peu sa musique dont l’organiste Susan Landale qui grava alors, encore pour le microsillon quelques œuvres pour orgue chez l’éditeur marseillais Lyrinx.

Le présent enregistrement nous propose une œuvre d’importance à l’orgue. Il est vrai que Petr Eben s’est beaucoup intéressé à cet instrument, et le cycle biblique sur la vie de Job est un véritable chef-d’œuvre. Il se compose de huit parties à l’orgue, alternée par des réponds grégoriens qui commentent le texte de Job. Comme le note Susan Landale, la musique est généreuse, brillamment mélodique, basée sur un contrepoint aisé, comme le courant d’un ruisseau, même si le thème de Job en lui même reste ici assez sombre. La voix de Hervé Lamy, captée dans une acoustique généreuse, est souple et propice à l’épanouissement du grégorien. Elle se place en un contrepoint judicieux avec les divers versets pour orgue. Le choix du Cavaillé-Coll des 15/20 (comme l’on dit), est idéal. Capté avec une rare acuité, chaque timbre se déploie avec force et l’impact est de taille. Nous sommes véritablement happés par cette musique, que Eben prend à bras le corps : il nous livre là ses propres souffrances, ses luttes, lui qui fut déporté à Buchenwald. Le texte dit : « pourquoi les innocents subissent-ils le malheur et la souffrance ? ». Eben construit ainsi son œuvre : Destinée-Foi-Acceptation de la souffrance-Aspirartion de la mort-Désespoir et résignation-Mystère de la création- Pénitence et entendement-La récompense de Dieu.

Olivier d’Ormesson, jeune organiste né en 1983, élève de Olivier Houette et Eric Lebrun, fait preuve ici d’une grande maitrise, et d’un maniement remarquable de la palette sonore de cet orgue symphonique. C’est une version de référence, rehaussée par la présence du chant, non prévue par l’auteur, mais qui aide positivement l’auditeur à suivre ce chemin torturé du livre de Job. Et la prise de son est exceptionnelle.

http://www.resmusica.com/2009/11/22/le-livre-de-job-paraphrase-par-un-grand-compositeur-tcheque/